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Июнь
2021

“Quand tu es en studio, tu apprends de tout le monde. Même du type qui joue d’un putain de tambourin”: rencontre avec Noel Gallagher

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“Repose-moi la question la semaine prochaine.” On aurait imaginé Noel Gallagher plus fanfaron que cela au moment de lui demander s’il voyait Manchester City remporter sa première Ligue des Champions, un jour après l’élimination du Paris Saint-Germain et sa qualification en finale. Le plus ronchon des frères pétard du rock anglais aurait-il perdu sa grande gueule ? Rien n’est moins sûr, d’autant que l’histoire aura prouvé que le kid de Burnage (dans la banlieue de Manchester) a bien fait de la jouer profil bas, le Chelsea de Thomas Tuchel ayant fini par mettre à l’amende le club de cœur du Mancunien.

Les fesses posées dans un large fauteuil, Noel nous reçoit à distance dans son studio londonien, pour nous parler de la sortie du best of de ses High Flying Birds, dix ans après la sortie de son premier album post-Oasis. L’occasion d’évoquer le chemin parcouru en une décennie riche en rebondissements discographiques, le principal parolier et compositeur de l’ancien groupe phare de la Britpop ayant tout fait pour rompre avec l’héritage de ses hymnes de stade, quand Liam s’obstine inlassablement à ne pas laisser la flamme de ses glorieuses années s’éteindre.

Rencontre au long cours, où il est question de songwriting, d’Andrew Weatherall, des Smiths et tutti quanti.

>>> A lire aussi : Rencontre avec Liam Gallagher

Tu sors cette semaine Back the Way We Came Vol. 1, le premier best of du Noel Gallagher’s High Flying Birds. Dix ans après la sortie du premier album, donc. C’était important de fêter cet anniversaire ?

Noel Gallagher Oui, j’imagine qu’un dixième anniversaire c’est toujours quelque chose de significatif. Comme tout le monde, je me suis retrouvé confiné l’année dernière, travailler sur cette compilation m’a permis d’avoir un truc avec lequel m’occuper. Et puis avec les gens de mon label, on a passé de bons moments là-dessus. Cela m’a semblé être une bonne idée, j’ai dit : “ok, faisons-le !”

Ce best of se partage en deux disques, avec deux titres inédits, plus un disque bonus de remix et autres versions alternatives. Comment as-tu monté ton tracklisting ?

D’un certain point de vue, c’était assez simple, puisqu’on s’est surtout concentré sur les singles. Mais, j’imagine que j’aurais pu aller plus loin, mais je ne voulais pas non plus qu’il y ait trop de morceaux sur ce best of. Le genre de truc à la con avec trois ou quatre CD. J’ai réécouté les disques et pris les morceaux qui, instinctivement, me paraissaient être une bonne représentation de là où je viens et jusqu’où je suis allé. Et, surtout, je voulais me faire plaisir.

Ce best of témoigne de deux cycles dans ta discographie : le premier retraçant la période de l’après-Oasis et le deuxième, celui, plus électro, psychédélique et space-rock, qui débute avec ton troisième album, Who Built the Moon? (2017). C’était une volonté de ta part de les distinguer ?

Oui, absolument. Les deux premiers albums étaient composés de titres que j’avais écrits pendant la période Oasis. C’est pour cela qu’on a voulu agencer le tracklisting de façon chronologique, histoire de donner à voir l’évolution du groupe et montrer comment moi et ma bande avons changé, et surtout comment le son a évolué au cours de ces dix dernières années. Si tu prends mes derniers EPs (Black Star Dancing et This is the Place en 2019, Blue Moon Rising l’année dernière, ndlr), tu constates que je suis plus enclin à verser dans des sonorités électroniques, un truc que j’avais très peu fait auparavant. Je pense que chaque best of doit raconter une histoire. Celle que ce best of raconte est celui d’un projet musical qui évolue.

Le deuxième cycle de ta discographie est beaucoup plus dansant et davantage connecté à des références comme Screamadelica (1991), de Primal Scream. Tu penses qu’avec Oasis, tu t’es retrouvé dans une impasse artistique qui t’a empêchée d’aller fouiller dans ces sonorités que tu explores aujourd’hui ?

Oui, je pense. Oasis avait une identité trop forte, un truc auquel les fans s’identifiaient beaucoup. C’était difficile de s’aventurer en dehors d’un certain cadre. Et je te dis ça plus de dix ans après, parce que c’est quelque chose que je ne réalisais pas encore à l’époque. Dès que j’ai laissé mon imagination me dicter ce que j’allais finir par écrire et composer, j’ai regardé en arrière. Il faut comprendre que quand tu es dans un groupe, tu cohabites avec cinq mecs et que chacun d’eux doit jouer les morceaux. Il faut que tout le monde soit au diapason. Tout est plus simple aujourd’hui. Beaucoup plus simple !

Après le split d’Oasis en 2009, tu as su tout de suite que tu voulais continuer à faire de la musique sous ton propre nom ?

Je n’avais aucun plan, je crois que j’aurais aussi très bien pu prendre ma retraite. Le seul truc que je savais et dont j’étais totalement certain, c’est que je ne montrais plus jamais aucun groupe. Parce qu’une fois que tu as été dans un groupe, et particulièrement dans Oasis, c’est compliqué d’y retourner. Je voulais faire quelque chose de différent, je n’avais pas envie de jouer avec les mêmes personnes pendant encore 25 ans. C’est pour cela que le groupe dont je me suis entouré après en solo, n’est pas le même groupe avec qui je suis aujourd’hui, qui lui-même ne sera probablement pas le même dans cinq ans. Je veux que les choses bougent. Je suis dans ce racket depuis si longtemps, cela peut vite être la même chose encore et encore. C’est putain de boring !

Tu aurais pensé bosser avec des musiciens comme David Holmes, dj, tripatouilleur électro et compositeur pour le cinéma, avant Who Built the Moon?, par exemple ?

Non, non, non. Je veux dire, David est un excellent producteur et je suis fan de quasiment tout ce qu’il a pu sortir, mais ça n’aurait jamais fonctionné du temps d’Oasis. La façon qu’il a de bosser, avec un groupe comme celui-là ?Jamais.

L’idée de devenir le frontman de ton propre groupe un jour, c’était un truc qui te faisait envie ?

Non. Le premier truc auquel j’ai pensé quand j’ai sorti ce premier album avec essentiellement des chansons que j’avais prévu d’enregistrer avec Oasis, était : “est-ce que je vais réussir à les chanter ?” Et le deuxième truc, c’était : “est-ce que je peux écrire cinq chansons au moins aussi bonnes, qui tiennent suffisamment la route pour venir compléter ce disque ?” Je n’ai jamais rien fait d’autre que de penser à la façon dont sonnerait le disque. Si l’album n’est pas génial, rien qui suivra ne pourra l’être. J’ai appris tellement en 25 ans, et l’une des leçons que j’ai retenues, c’est qu’il ne faut pas que les gens s’ennuient. C’est la seule règle. Si la chanson est bonne, cela n’a aucune importance qu’elle soit électronique ou acoustique, ou je ne sais quoi. Une bonne chanson est une bonne chanson. Point. Quand tu sors le disque et que tu estimes qu’il est bon, tu n’as plus qu’à recréer cela sur scène.

>>> A lire aussi : Noel Gallagher n’a rien perdu de sa superbe et nous le prouve avec son troisième album solo

Tu as douté à un moment que le public ne te suive pas ?

Non. Tu dois toujours lutter pour que ta fanbase te suive, sans les aliéner, mais sans leur donner non plus ce qu’ils veulent ou attendent à coup sûr. C’est le défi auquel j’ai aimé faire face.

Tu veux dire, donner au public ce dont il a besoin et non ce qu’il croit vouloir ?

Oh oui, les gens ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent, jusqu’à ce que tu leur donnes ce qu’ils veulent ! Je me rappelle quand j’ai sorti le morceau Riverman (extrait de l’album Chasing Yesterday, sorti en 2015, ndlr), il y avait du saxophone sur des arrangements psychédéliques. Sans doute l’un des morceaux le plus en rupture avec ce que j’avais fait jusqu’alors. Je crois que cela avait repoussé des gens et, franchement, je ne pigeais pas pourquoi. Je ne comprenais pas que les gens pouvaient avoir un problème avec ce morceau. C’est une super chanson et elle vieillit bien en plus. Que tu l’aimes ou non, c’est une bonne chanson.

Je vais te dire, tu dois croire en ce que tu fais et en être fier. Tu n’as pas besoin de te justifier et encore moins de t’excuser. Une partie des gens qui me suivent se sont sentis offensés par le fait que mes derniers EPs soient trop électroniques. Je ne fais pas de la musique pour plaire à qui que ce soit, je fais de la musique qui me plaît à moi. Et je me fous du succès commercial. Si cela avait été le cas, je n’aurais probablement pas monté Oasis. La musique, c’est quelque chose de plus spirituel que cela.

Je devais avoir vingt ans le jour où Oasis a splitté. Quand tu es remonté sur scène, j’avais envie d’entendre les morceaux que je connaissais. Et puis, avec le temps, cela ne m’intéressait plus tant que cela. Je préférais entendre des trucs neufs. Tu penses que le public a ressenti la même chose ?

Il faut comprendre que la première fois que je suis remonté sur scène, je n’avais qu’une dizaine de nouveaux morceaux. Je ne pouvais pas tenir un set avec si peu de chansons. Donc j’ai joué des titres d’Oasis. Et je pense qu’un paquet de gens a dû penser que j’allais passer le reste de ma vie à faire cela. Et puis lors de la tournée d’après, je n’ai joué que six morceaux d’Oasis, et puis celle d’après cinq… Je sais très bien que quand les gens viennent à mes concerts, ils veulent entendre Don’t Look Back in Anger, The Masterplan et Wonderwall. C’est ok. Mais je ne veux pas trop en faire parce que c’est ridicule. Je préfère jouer mes nouveaux morceaux, c’est cela qui me rend heureux.

As-tu l’impression que ton songwriting a évolué au cours de ces dix dernières années ?

Quand j’écrivais un morceau avec Oasis, je savais qu’une fois mise en boîte, il fallait qu’elle sonne comme Oasis. Aujourd’hui, je peux laisser mon imagination vagabonder et faire en sorte qu’elle soit aussi bonne que possible. Et particulièrement maintenant, que beaucoup de gens n’ont pas aimé les trois derniers EPs, je peux dire que je peux faire exactement ce que je veux. Plus personne ne sera surpris si je fais de la musique électronique. Plus personne ne sera surpris si je verse dans le jazz-rock psychédélique.

Il y a un truc qui relie toute la musique que tu as pu enregistrer, c’est que le message délivré est toujours positif. C’était important pour toi de rassembler avec tes chansons ?

Il y a un truc que tu peux dire sur ma musique, c’est qu’elle est toujours inclusive. Je ne laisse personne à la marge. Je ne dis jamais “moi” ou “je”, c’est toujours “nous”. Mes chansons ne parlent jamais de moi, mais des autres, des héros du quotidien. Je n’aime pas quand cela verse dans le personnel et je n’aime pas écouter d’autres songwriters parler d’eux dans leurs chansons. Quand John Lennon délivre des messages très intimes, sur ses enfants ou sa femme ou autre, je trouve cela compliqué de m’attacher au morceau. J’imagine que c’est juste mon style.

Tu penses que les kids d’aujourd’hui ont découvert Noel Gallagher avant de connaître Oasis ?

Si c’est le cas, c’est bien pour moi et c’est aussi bien pour Oasis.

Tu repenses souvent à la période qui a précédé la création d’Oasis, quand tu traînais à Manchester et que tu étais roadie pour les Inspiral Carpets, la première fois que tu as pris une guitare, ce genre de choses, et est-ce que cela infuse dans ton écriture ?

Cela dépend des circonstances. Il m’arrive de penser à mon enfance, mais ce n’est pas nécessaire non plus pour écrire une chanson. Il n’y a pas de règle pour écrire un morceau, ce n’est pas quelque chose que tu peux enseigner à quelqu’un. Ce n’est pas un truc que tu peux expliquer. Comment comprendre l’art ? Comment expliquer un processus créatif ? Comment un peintre peut-il analyser le tableau qu’il vient de peindre ? Comment un écrivain peut-il décortiquer ce qu’il a écrit ? Quand t’es un artiste, t’es seulement tenu de t’y coller, quelque soient les raisons qui te poussent à le faire.

Tu as l’impression d’avoir un rôle de parrain pour les jeunes générations de musicien·nes en Grande-Bretagne ?

Je ne sais pas si c’est le cas, mais tous ces kids ont grandi en entendant Don’t Look Back in Anger et les chansons d’Oasis. Donc c’est plutôt une question que tu devrais aller leur poser à eux. De mon point de vue, je peux te dire que j’admire toujours Paul Weller, ou Johnny Marr, qui sont de le génération avant la mienne. Et eux, continuent d’admirer Iggy Pop et Paul McCartney, qui doit lui-même probablement suivre de près Bob Dylan. C’est donc à ces jeunes qu’il faut poser la question.

C’est quelque chose que tu trouverais gratifiant ?

Ce n’est pas un truc que tu peux choisir. Si quelqu’un le revendique, c’est ok. Mais ce n’est pas à moi de décider si je veux être le parrain de la musique à guitare britannique une fois que Paul Weller sera mort. Si les gens projettent cela sur moi, je suis cool avec cette idée.

En parlant de Paul Weller et Johnny Marr, tu t’es retrouvé à jouer avec eux, sur scène, mais aussi en studio. Tu avais l’impression d’être à égalité avec eux ? Tu sentais que tu avais encore des choses à apprendre d’eux ?

Quand tu es en studio, tu apprends de tout le monde. Même du type qui joue d’un putain de tambourin. Est-ce que je me sentais au même niveau ? Oui. Et il m’arrive par moments de me sentir comme le fan que je suis aussi. Je suis un immense fan des Smiths et des Jam. Donc je suis forcément honoré quand Johnny m’appelle pour jouer sur un morceau avec lui. Il n’empêche, les Jam était un super groupe avec un paquet de bons morceaux, et les Smiths, pareil, mais Oasis aussi était un putain de groupe avec de sacrément bons morceaux. Dans ce sens, je me sens à égalité. Evidemment, il y aura toujours ce moment où tu vois Paul Weller jouer et tu te dis : “c’est incroyable, putain”.

Pour revenir à Screamadelica, je réécoutais le remix de ton single In the Heat of the Moment, par Andrew Weatherall. Tu avais prévu de collaborer davantage avec lui ? Un album de Noel Gallagher produit par Weatherall, c’est un truc qui aurait bien marché.

Malheureusement, juste avant sa mort (Andrew Weatherall est décédé le 17 février 2020, ndlr), on avait commencé lui et moi à parler de faire un album ensemble. C’est dommage, parce qu’on avait échangé beaucoup d’e-mails à ce sujet, j’étais même sur le point de commencer à y travailler. Cela n’arrivera jamais.

Tu sais dans quelle direction tu veux aller aujourd’hui ? Tu bosses sur quelque chose de nouveau en ce moment ?

Je ne sais jamais trop à l’avance, je suis plutôt du genre à suivre mon instinct. Je te parle de mon studio, comme tu peux le voir et je dois avoir une douzaine de chansons dont cinq sont vraiment bonnes, et trois d’entre elles sont des chansons acoustiques un peu laidback. Mais je te garantis que je ne ferai pas un album acoustique. Je peux te dire que le disque sera bon, parce que les refrains sont bons. Si tu as un putain de bon refrain, que les gens peuvent chanter, tu as un bon morceau. J’écris toujours le refrain d’abord. N’importe quelle putain de bonne chanson que j’ai écrite, c’est le refrain qui m’est venu en premier lieu. Il te reste à construire les couplets autour de cela. Le refrain, c’est absolument tout.

Tu n’as pas seulement passé ton temps à écrire des refrains, tu as aussi mis les mains dans le cambouis de la production au cours de ces dernières années. Une approche plus technique de la musique.

Je ne suis pas fan de la technique. Il y a une règle : meilleur est ton équipement, meilleure ta musique sonnera. Si j’ai appris un truc ces dernières années, ce n’est pas à manipuler des machines, mais plutôt à suivre mon instinct, comme je te le disais. Ma première intuition est souvent la bonne. Si j’ai d’autres intuitions par la suite que j’essaye de développer, je reviens la plupart du temps à la première. Je ne me prends jamais la tête à trop penser. De savoir comment mon prochain album sera reçu ne m’intéresse pas particulièrement.

Il t’arrive parfois de débarquer en studio sans une bribe de chanson ?

David Holmes insistait pour que je vienne en studio sans aucune idée lors de l’enregistrement de Who Built the Moon? et l’album est né des conversations que l’on a pu avoir ensemble. Mais je savais que je n’allais pas écrire des chansons pour Kanye West non plus, tu vois ce que je veux dire ? Je pense que je peux débarquer à n’importe quel moment en studio avec une guitare et en tirer quelque chose de bon. Cela dépend un peu de mon mood. On a passé quatre ans à bosser sur Who Built the Moon? et mis en boîte une trentaine de morceaux, pour n’en retenir qu’une dizaine. Il faut quand même te préparer à l’idée que tu vas te planter à un moment. Tout ce que tu fais ne peut pas être bon.

Tu es content de voir que les morceaux d’Oasis que tu as écrits continuent de vivre sur scène, lors des concerts de ton frangin Liam ?

Je suis content de savoir qu’après un de ses concerts, un gros chèque va tomber à un moment sur mon compte en banque. J’en suis ravi. S’il continue de faire vivre les morceaux d’Oasis, c’est très bien. Après tout, c’est lui qui a monté ce groupe en premier lieu. Que ces chansons se transmettent de génération en génération, c’est un privilège pour un songwriter.

Il y a des groupes que tu aimerais voir à nouveau réunis sur scène ?

J’ai vu les Stone Roses en 1989, je ne sais pas si j’ai besoin de les voir à nouveau. A moins qu’ils ne fassent de nouvelles chansons. Mais je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de reformer un groupe juste pour faire du pognon. Evidemment, si les Smiths se reformaient demain, j’irais probablement les voir parce que j’adore ce putain de groupe. Mais je n’y retournerais pas une deuxième fois.

Il est toujours pertinent de parler de rock’n’roll aujourd’hui ?

Le rock’n’roll n’est pas une façon de sonner, c’est une attitude que beaucoup de gens ne comprennent pas. La plupart des gens qui te parlent de rock’n’roll n’ont aucune foutue idée de ce que c’est. Pour moi, le rock’n’roll, c’est la liberté de penser et de s’exprimer. C’est tout. Ça n’a rien à voir avec le fait de porter une putain de parka ou de taper de la drogue. C’est un état d’esprit, pas un truc que tu peux te payer.

Tu crois à la possibilité aujourd’hui de voir un groupe avoir le succès populaire et l’ampleur d’Oasis, des Stone Roses ou de Primal Scream ?

Dans quelle partie du monde tu croises ce genre de groupe aujourd’hui, monté autour de cinq types ? Les temps ont changé, il n’y a plus personne qui aurait le profil d’un Ian Brown ou d’un Bobby Gillespie. Les gens sont saturés d’infos, ils ne sont plus cools.

>>> A lire aussi : The Coral encore et toujours au top de la pop

Tu sais ce qui est cool ? Que The Coral soient toujours dans le circuit après toutes ces années.

Je suis plus que ravi que The Coral soit toujours là. C’est un putain de groupe. C’est probablement le groupe le plus influent de ces dernières années. Il n’y aurait pas de types comme Alex Turner aujourd’hui sans eux. Et The Coral est une grosse influence pour moi aussi. Je suis reconnaissant de pouvoir dire que ce sont mes amis et je les aime.

Propos recueillis par François Moreau

Album : Back the Way We Came Vol.1 (Sour Mash Records)





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