Les cinq infos de la session de rentrée du Conseil départemental du Puy-de-Dôme
Basculée (à droite après plus de vingt ans à gauche), renouvelée, recomposée, l'assemblée départementale élue le 27 juin reste composite et est même fragmentée en cinq groupes politiques. Ainsi, cinq discours de politique générale ont suivi, ce vendredi matin 24 septembre, l'ouverture assurée par Lionel Chauvin. Détaillant à chaque fois sa "méthode" de gestion des débats, le président a annoncé qu'il ne répondrait pas suite à ces interventions. Dans la droite ligne des débats du mois de juillet, le président a rappelé qu'il souhaite "prendre son temps et avancer sereinement, tout en n'ayant pas peur de changer de méthode pour aller plus loin et plus fort".
Saluée par les deux groupes de la majorité (Union des républicains et indépendants, et Les indépendants démocrates 63), ce début de mandat a été critiqué par les deux groupes d'opposition de gauche, déplorant "l'absence d'une feuille de route claire et détaillée et ceci trois mois après votre élection" (La gauche 63 - solidaires par nature) et "le manque d'ambition pour notre jeunesse, pour les publics en insertion, pour les solidarités". La coprésidente du groupe Proximité et territoires, Karine Monnet, a rappelé le positionnement de celui-ci "libre des appareils politiques, libre de la majorité et l'opposition".
La protection de l'enfance au cœur des débatsL'assemblée a approuvé la création d'une fonction d'Assistant familial ressource (AFR), proposée par la vice-présidente en charge de l'enfance et de la jeunesse, Eléonore Szcsepaniak, "pour apporter un soutien aux assistants familiaux, et constituer un relais (avec les services et entre les services)". Les deux groupes de gauche se sont abstenus, appelant notamment à reporter le vote de ce rapport et à participer, d'ici là, à un groupe de travail "car c'est vraiment un sujet grave et important". Ces deux groupes ont aussi contesté la rémunération de cet assistant familial ressource, qui a été fixée à 11,2 Smic horaire ramené au mois, jugée insuffisante.
La situation des assistants familiaux a été évoquée par plusieurs conseillers départementaux au cours du débat. "Il y en a 230 environ actuellement dans le département et il en faudrait beaucoup plus" a souligné Jean-Marc Boyer (Union des républicains et indépendants), et Jocelyne Glace-Le Gars (La gauche 63 - solidaires par nature) a appelé l'attention sur "leurs difficultés, leur besoin d'aide par des professionnels, les nombreuses situations de burn-out".
Plan Marshall pour les collèges... et porte ouverte
Lionel Chauvin a annoncé en ouverture de la séance sa volonté de lancer "un véritable Plan Marshall départemental au bénéfice des collèges, où une politique bâtimentaire ambitieuse est indispensable. Notre jeunesse ne doit pas attendre pour s'épanouir dans les collèges". Présentés par la vice-présidente en charge de ce secteur, Audrey Manuby, les critères de calcul de la DGF (dotation globale de fonctionnement) des collèges pour 2022 ont été votés (La gauche 63 - Solidaires par nature s'est abstenue, soulignant les baisses de 5% subies par les établissements urbains de Rep et REP+)". Le groupe Solidaire par nature, social et écologie a demandé que puisse être pris en compte les élèves de 4e et 3e qui ne sont pas scolarisés en collèges (MFR, ULIS...). "Cette DGF me semble juste mais la porte est ouverte pour la suite, et nous étudierons en effet ces situations" a répondu la vice-présidente.
Soutien à la filière bois
Une motion de soutien à la filière bois dans le département a été votée en clôture de séance (à l'initiative du groupe Indépendants et démocrates 63, alerté par les professionnels notamment les scieries). Les signataires soulignent que "depuis plusieurs mois, la Chine a jeté son dévolu sur le bois français. Ce pays, qui possède des capacités d'investissements et de dérégulation du marché très forts, augmente la tension sur les ressources disponibles déjà très prisées". Pour défendre les 3.000 emplois de la filière dans le Département et pour son rôle majeur dans la régulation de la biodiversité et la transition écologique, le Département s'engage notamment à mettre en place des mesures de protection de la filière ; à soutenir et mettre en avant des labels régionaux et nationaux pour inciter les acteurs à privilégier les produits en bois locaux et nationaux".
Charade passionne toujours (et élargit) le débat
Même quand le sujet tombe en fin de séance (vers 17 h 30 ce vendredi), lorsque le circuit de Charade (Saint-Genès-Champanelle) arrive devant l'assemblée, le débat prend aussitôt un tour passionné. Il s'agissait cette fois-ci d'approuver la cession d'une licence pour le portefeuille de marques de "ce fleuron" à la société GCK Charade, qui exploite le circuit depuis février 2020 sous forme d'une DSP (délégation de service public) pour le Conseil départemental, qui en reste le propriétaire. Si la délibération elle-même a été votée à l'unanimité (néanmoins après l'évocation de quelques divergences), les débats ont rapidement quitté la piste pour rejoindre la thématique beaucoup plus globale de la transition écologique. Le sujet a été présenté par le premier vice-président, Jean-Paul Cuzin, qui avait pris ce dossier en charge pendant le mandat précédent.
Le circuit de Charade a été confié en DSP à la société GCK Charade, qui bénéficiera sous licence de son portefeuille de marques. Photo Fred MARQUET 05/09/2021
Laurence Coupérier