Un an après la tornade en Creuse, le travail des artisans et des assureurs salués par les sinistrés

Les artisans couvreurs ont joué un rôle déterminant dans les heures qui ont suivi la tornade pour mettre hors d’eau les habitations touchées. Un an après, ils sont toujours débordés par l’afflux des demandes de clients.

« La tornade a emporté le toit de notre dépôt, se souvient Frédéric Fougeron qui dirige une entreprise de couverture à Pontarion. Nous n’avons pas eu le temps de le réparer pour l’instant car nous avons privilégié nos clients ». À peine quelques minutes après la tempête, son entreprise croulait déjà sous les appels d’habitants paniqués. Tous ses salariés se sont immédiatement portés volontaires pour aller bâcher les toitures, jusqu’à tard dans la nuit.

D’autres entreprises du secteur sont arrivées sur place le lendemain matin. Par solidarité, Jean-Baptiste Nicon, couvreur de Saint-Priest-Palus, a décidé de mobiliser ses huit employés.  « Quand j’ai vu l’importance des dégâts, j’ai arrêté tous nos chantiers en cours, assure-t-il. Pendant deux semaines, nous n’avons pas arrêté de sécuriser des maisons. J’ai dû décaler tout notre prévisionnel, et aujourd’hui encore, j’ai des clients qui attendent ». Une fois les bâtiments mis hors d’eau, Jean-Baptiste Nicon a passé des semaines à réaliser des devis, avant de pouvoir lancer ses premiers chantiers de réparation.

De nombreux artisans travaillent encore sur des bâtiments touchés par la tempête. « Nous n’avons toujours pas fini de faire certains devis, constate même Frédéric Fougeron. Nous avons terminé cette semaine de réparer la dernière maison. Mais ils nous restent beaucoup de granges à refaire ». Depuis le 9 mars 2023, son entreprise est intervenue sur une centaine de chantiers liés à la tornade. Selon lui, tous les bâtiments de la zone devraient être réparés d’ici la fin d’année.

Les assureurs se sont également mobilisés très rapidement après le passade de la tornade. « C’est le plus gros sinistre auquel j’ai dû faire face dans ma carrière, confie Franck Rapinat, assureur à Bourganeuf, Aubusson et Gouzon. J’ai l’impression d’arriver à Beyrouth pendant la guerre. Je vais tout de suite voir nos assurés, pour les écouter et les rassurer ». La mise hors d’eau des bâtiments est la période la plus critique pour les sinistrés. Les assureurs sont présents pour les accompagner dans la rédaction de leur déclaration de sinistre. Ils contactent aussi en urgence des artisans, et font le suivi de la production de devis. Cette période est également propice aux abus. 

« Normalement ce type d’événement se passe très sainement, constate Jean-Marc Parot, assureur à Bourganeuf. C’est la première fois en 38 ans de carrière que je vois des gens profiter d’une catastrophe naturelle. Pour la même tache certains artisans prenaient 200 euros lorsque d’autres en demandaient 2.000 ». La gendarmerie est vite intervenue pour limiter ces abus. Durant les deux mois suivants, ces deux assureurs consacrent la plupart de leur temps aux dossiers liés à la tornade. Ils font face à de nouvelles contraintes, comme le désamiantage, les règles des Bâtiments de France, ou la coordination des expertises. Un an après, alors que près de 80 % des dossiers ont été traités, la tornade de Pontarion reste un moment à part dans leur carrière. « La mobilisation des acteurs locaux, des artisans, des assureurs a été remarquable de d’efficacité, conclut Jean-Marc Parot. Nous avons été obligés de travailler main dans la main. Bravo à tous ».