Emplois industriels : la CGT Allier tire la sonnette d'alarme et appelle à une manifestation départementale
Assis entre les représentants syndicaux de plusieurs entreprises du département, Laurent Indrusiak, secrétaire général de la CGT 03, annonce des chiffres inquiétants : « À l’heure actuelle, nous avons dénombré en France 180 plans de licenciements et près de 400.000 emplois menacés. Malheureusement, l’Allier n’est pas épargnée ».
Présent ce 30 octobre dans les locaux de l’Union départementale à Montluçon, Didier Guillon, secrétaire CGT de l’entreprise Amis, apprend en direct que le tribunal de commerce de Lyon vient de placer le sous-traitant automobile en redressement judiciaire. Un signe supplémentaire de « l’état de santé dégradé de l’industrie dans l’Allier ».
Un impact sur les commandesEt ce n’est pas Philippe Barre, salarié de la société Berry wood, implantée à Meaulne-Vitray, qui dira le contraire. « Le secteur de l’immobilier tourne au ralenti et cela a forcément un impact sur nos commandes. » Résultat, les 99 salariés du fabricant de parquets flottants s’apprêtent à connaître, pour la deuxième fois cette année, une période de chômage partiel.
À Commentry, la soupe à la grimace est également de mise chez Erasteel depuis la mise en route d’une procédure de rupture conventionnelle collective. « Quinze postes sont visés sur le site commentryen », rappelle Fabrice Tourret, élu au CSE de l’entreprise spécialisée dans les aciers rapides.
Les nouvelles sont également mauvaises dans le secteur de la chimie. Implantée à Montluçon, la société Speichim processing va, selon les représentants syndicaux, « perdre un gros client à savoir BASF qui représentait jusqu’ici 40 % du chiffre d’affaires ». Un manque à gagner qui fait craindre le pire à la soixantaine de salariés que compte l’entreprise.
La défense de l'emploiAussi présent hier soir dans les locaux de l’UD, un représentant syndical de Dunlop n’est guère plus optimiste. Soupçonnant la direction de « vouloir baisser encore plus les effectifs ».
Dans ces conditions, « on ne peut pas rester sans rien faire », estime Laurent Indrusiak en rappelant que le département de l’Allier a perdu « en quinze ans, 800 emplois dans la métallurgie et 1.000 dans le secteur de la chimie ». Il appelle donc les organisations syndicales, la population ainsi que les élus du département à manifester dans les rues de Montluçon, le samedi 23 novembre à 14 h 30 au départ de la place Jean-Dormoy.
Après avoir évoqué les promesses de création d’emplois du groupe Imerys, porteur du projet d’ouverture d’une mine de lithium dans l’Allier, le responsable syndical a insisté sur le fait que « défendre les emplois du présent, c’est bien aussi et que s’il faut monter à Paris pour défendre l’industrie devant les ministères de l’Économie et de l’Industrie, la CGT sera présente ».
Martial Delecluse