Pour "vivre un truc de fou", deux jeunes femmes de Haute-Loire vont participer au Rallye Aïcha des gazelles, au Maroc
Si, contrairement à beaucoup d’autres disciplines, le sport automobile a toujours été mixte, il est, malgré tout, composé majoritairement d’hommes. Alors, depuis plus de 30 ans, une épreuve qui allie performance sportive, dépassement de soi et solidarité est entièrement réservée aux femmes : le Rallye Aïcha des gazelles. Un rallye-raid, dont le principe ressemble à celui du Paris-Dakar, qui a lieu chaque année au Maroc.
La 34e édition se tiendra du 11 au 26 avril 2025. Parmi les 160 équipages, et donc 320 participantes de près de 60 nationalités, deux Florinoises vont prendre le départ. Ensemble, Laurie Estoc et Pauline Pialoux, âgées de 34 ans et amies depuis près de 15 ans, ont décidé de participer et de se lancer un réel défi.
« J’avais envie de kiffer, de faire un truc de fou ! », sourit Pauline Pialoux. Pour elle, cette aventure ne tombe pas de nulle part, « ma tata l’a déjà fait sept fois alors j’en ai entendu parler, je connais le truc. » Pour autant, cette monitrice d’auto-école et maman de deux enfants n’avait pas forcément prévu de participer à cette épreuve, en plein désert marocain. « Je l’ai entraîné là-dedans », ajoute Laurie Estoc. Pour elle, l’aventure, ce n’est pas une première. Au contraire, sa famille se demande plutôt à quoi elle va vouloir s’attaquer à chaque fois qu’elle termine un nouveau projet. Si elle n’est jamais allée au Maroc, elle a déjà mené un autre défi en Afrique : « J’ai fait l’ascension du Kilimandjaro ». Rien que ça ! Cette fois, ni montagne, ni neige, seulement du sable et de la conduite. Mais, si leur compétition doit démarrer dans quelques mois, pour les deux amies, elle est lancée depuis un moment.
On a besoin d’un budget d’environ 30.000 €. L’inscription est de 15.000 € mais il faut ajouter le voyage, la location du 4 x 4, le matériel…
Pour cela, les deux femmes ont tout mis en place pour attirer le plus grand nombre de sponsors. « On communique beaucoup sur les réseaux sociaux, on organise des événements, on fait une vente de chocolats pour Noël... » Les idées ne manquent pas. Pour le moment, elles ont rassemblé environ 20.000 € grâce au soutien de nombreuses entreprises du Bassin minier.
En parallèle de leur collecte de fonds, qui va continuer jusqu’au mois de mars, elles suivent l’évolution de leur véhicule. « C’est un Touareg qui est entièrement préparé. On a la chance de le louer et de pouvoir l’aménager comme on le souhaite. » C’est important car, pendant les dix jours de compétition, elles vont devoir parcourir environ 250 km par jour. « Et on ne va pas rouler très vite dans le sable. En moyenne, on sera à 30 km/h », annonce Pauline Pialoux. Elle qui, en tant que monitrice d’auto-école, a l’habitude de passer 8 à 9 heures par jour dans un véhicule, contrairement à sa coéquipière, ostéopathe.
Des formations de conduite et de navigationMalgré leurs expériences respectives, pour participer à la compétition, elles vont devoir suivre des formations de conduite et de navigation. « C’est obligatoire », précisent-elles. Car conduire dans le désert, cela ne s’improvise pas. D’autant plus que le règlement du Rallye Aïcha des gazelles est strict. « On n’aura pas de GPS. On doit utiliser une carte est une boussole afin de passer par toutes les balises du parcours », détaille Laurie Estoc. Elles vont également intégrer des notions de mécanique pour se dépanner en cas de petit pépin ou savoir changer une roue sur ce véhicule particulier.
Après il y a une assistance que l’on peut appeler à tout moment, mais cela nous fait perdre des points pour le classement.
Compétitrices, les deux amies ont envie de se prendre au jeu mais elles l’avouent, « l’important, c’est d’arriver au bout ». Si les Florinoises peuvent jouer le classement, elles le feront, sinon elles se concentreront sur l’essentiel, prendre du plaisir et vivre pleinement l’aventure.
Bien évidemment, pendant ces dix jours, les téléphones portables ne sont pas tolérés. « On pourra seulement communiquer avec nos proches par mail car il y aura des ordinateurs au bivouac le soir. » Ce sera une petite épreuve en plus pour Pauline Pialoux qui sera loin de ses deux filles pendant près de trois semaines. « Mais on se prépare bien à cette distance. Elles sont très investies et elles vont me préparer des petits mots que je vais pouvoir lire tous les jours », assure-t-elle.
La nuit dans le désert et dans une tente communeCar, si la compétition s’étale sur près de 10 jours, avec le voyage en bateau, les contrôles techniques qu’il faut passer en arrivant au Maroc, et les obligations après la course, cette aventure va les amener près de trois semaines loin de Sainte-Florine. Malgré tout, les deux jeunes femmes semblent motivées et soudées. Ce dernier point ne sera pas de trop au moment d’affronter le désert, chaque jour, mais aussi pour essayer de se reposer, la nuit, dans une toile de tente commune.
À quelques mois du départ, tout n’est pas encore prêt mais les deux amies sont très organisées et ont une seule idée en tête, prendre le départ de cette 34e édition du Rallye Aïcha des gazelles !
Nicolas Jacquet