Toulouse: les taxis reconduisent leur mouvement mercredi pour le 3e jour
Les taxis, mobilisés par dizaines mardi à Toulouse contre la concurrence des VTC (véhicules de transport avec chauffeur), ont reconduit leur mouvement pour le troisième jour consécutif mercredi, après avoir paralysé la zone aéroportuaire une partie de la journée.
Entre 200 et 250 taxis, selon la préfecture (contre 400 la veille), ont manifesté mardi essentiellement aux abords de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, paralysant la circulation et l'accès à l'aérogare, dès 06H00 jusque vers 18H00 où ils tentaient encore sans succès d'accéder aux pistes.
Le nombre de taxis était de 800, venus de toute la France, selon Stéphane Abeilhou, porte-parole de l'Association de défense des taxis toulousains.
Lors d'une réunion en préfecture avec une délégation des conducteurs de taxis, le directeur de cabinet Frédéric Rose a rappelé "l'effet négatif de cette manifestation sur l'économie et l'activité locale", en particulier sur l'aéroport, Airbus et d'autres salariés du secteur aéroportuaire. M. Rose les a appelés "à mesurer l'impact de leurs actes", a-t-il rapporté à l'AFP, soulignant qu'"aucun débordement ne serait toléré".
M. Abeilhou a réaffirmé le désaccord des conducteurs de taxis avec le plan présenté lundi soir par le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies à l'issue de négociations à Paris.
"Le mouvement est reconduit" pour mercredi, la troisième journée consécutive, a annoncé leur porte-parole à l'AFP, précisant qu'environ 130 taxis étaient en route de Paris et Lyon pour les rejoindre.
Les taxis ont choisi Toulouse comme capitale de la contestation, selon M. Abeilhou, car ils ne se reconnaissent plus dans les grandes organisations à Paris, qui "semblent avoir accepté la concurrence des VTC".
- "Pas satisfaits" -
Leur première journée de protestation, lundi, avait coïncidé avec une série de rencontres entre le secrétaire d?État aux Transports et les représentants de taxis et de VTC. Dans la soirée, les taxis toulousains avaient voté en assemblée générale la reconduction du mouvement mardi, malgré la feuille de route dévoilée par Alain Vidalies.
"Nous voulions du concret, nous ne voulions pas une réunion reportée au mois de juin", avait estimé M. Abeilhou. "On est fatigués de tout ça, il y a des entreprises en péril, nous n'avons pas les moyens d'attendre".
Les taxis toulousains ne sont pas "du tout satisfaits des mesures" annoncées et demandent notamment la "fin du système VTC", qui favorise, selon lui, "les activités souterraines, occultes".
Les chauffeurs réclament également le retour à la TVA à 5,5% et à la défiscalisation de la TIPP.
Le plan présenté par M. Vidalies prévoit, à différentes échéances, le rachat de licences de taxis par l'intermédiaire d'un fonds de garantie, ainsi que la mise en place d'une signalétique "infalsifiable" pour les VTC et l'amélioration de la formation des chauffeurs.
Le directeur de cabinet du préfet leur a rappelé les grandes lignes de ce plan, ainsi que celui proposé fin janvier par le préfet de région Pascal Mailhos. M. Rose a en outre pris acte de leurs revendications qu'il a transmises aux ministres du Transport et de l'Intérieur.