Estrosi dit sa satisfaction après le remplacement du préfet des Alpes-Maritimes
Christian Estrosi (LR), premier adjoint au maire de Nice, a exprimé jeudi sa satisfaction après le remplacement du préfet des Alpes-Maritimes, qu'il accuse d'avoir été un homme "de conflits et de tensions", dont le ministre de l'Intérieur a en revanche salué le "sens élevé de l'Etat".
La nomination à la tête du département des Alpes-Maritimes de Georges-François Leclerc, actuel préfet de Haute-Savoie, a été annoncée mercredi dans un communiqué à l'issue du Conseil des ministres. Son prédécesseur Adolphe Colrat va rejoindre Bercy, où il a été nommé inspecteur général des finances en service extraordinaire, a précisé la préfecture des Alpes-Maritimes.
"Dans toutes mes responsabilités publiques en tant que ministre ou président d'exécutifs locaux, je n'aurai eu affaire qu'à des représentants de l?État de grande qualité. Le passage d'Adolphe Colrat dans le département aura été malheureusement une douloureuse exception", a réagi dans un communiqué M. Estrosi, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et ancien maire de Nice.
"Le préfet des Alpes-Maritimes sortant aura marqué l'histoire du département en ne cherchant pas le dialogue avec les collectivités territoriales mais il aura été toujours prompt à créer des conflits et des tensions", a-t-il asséné.
"Ouverture d'une salle de culte financée par l'Arabie Saoudite au mépris des déclarations contraires du Premier ministre et des conclusions du commissaire enquêteur, mensonges sur le dispositif du 14 juillet 2016, conflit avec les pompiers et le président du SDIS, passage en force sur la prison de Nice... Je regrette fortement (...) de n'avoir pu compter sur un représentant de l?État solide, juste et partenaire des collectivités", a-t-il poursuivi.
Dans une déclaration à l'AFP, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a en revanche salué "un très grand préfet, infatigable serviteur de l?Etat et de l?intérêt général".
"Dans les Alpes-Maritimes, comme dans tous les territoires où il a eu à servir au cours de sa brillante carrière, il a suscité le respect et la grande considération de tous ceux qui partagent son sens élevé de l?Etat (...)", a poursuivi le ministre.
"C?est cette confiance et la haute conception de l?Etat du préfet Colrat qui ont conduit le Président de la République à le nommer à des fonctions éminentes et conformes à ses souhaits", a-t-il conclu.
Dans un communiqué, l'association du corps préfectoral a condamné les "mots insultants" de Christian Estrosi.
"La République c?est d?abord le respect des institutions et donc le respect du représentant de l?Etat dans un territoire, au service de tous les citoyens, en premier lieu par les élus. Ne pas respecter cette règle évidente, c?est céder à des sirènes incertaines qui nuisent à la cohésion de notre communauté nationale", a souligné son président Jean-François Carenco, préfet de la région Ile-de-France.
"Je veux croire à un écart de langage déjà regretté (...). Un ancien ministre ne peut se laisser aller à critiquer ainsi une institution essentielle de notre République (...)", a-t-il souligné.
Après l'attentat qui a coûté la vie à 86 personnes sur la Promenade des Anglais, le 14 juillet, à Nice, une virulente polémique a éclaté entre la municipalité et les services de l'Etat, préfecture et ministère de l'Intérieur en tête, à propos de l'organisation du dispositif de sécurité autour des festivités de la fête nationale.
La mairie et le préfecture se sont aussi opposées sur le cas de la nouvelle mosquée En-Nour: la municipalité a bataillé contre son ouverture dans l'ouest de Nice sur un terrain acheté par un ministre saoudien, obligeant finalement le préfet à intervenir en application d'une décision du Conseil d?État.