A 30 ans, M6 arbore un bénéfice en hausse et des audiences record

Le groupe M6, qui fêtera ses trente ans en mars, a affiché un bénéfice en nette hausse et des audiences record en 2016, après avoir grignoté des parts de marché à TF1 et Canal+.

Cette performance a poussé le conseil de surveillance à annoncer mardi le prolongement pour trois ans jusqu'à 2020 du mandat du président du directoire Nicolas de Tavernost ainsi celui de ses collaborateurs.

"On clôt une année historique pour M6. C'est le fruit de renforcements d'audiences qui ont conduit à une performance publicitaire remarquable", a souligné le directeur financier du groupe Jérôme Lefébure auprès de l'AFP.

Le bénéfice net 2016 du groupe de télévision, contrôlé à plus de 48% par RTL Group, a bondi de 33% à 152,7 millions d'euros.

Son chiffre d'affaires a progressé de 2,3% à 1,278 milliard d'euros grâce à des recettes publicitaires dopées par de bonnes audiences.

Les revenus publicitaires s'affichent ainsi en hausse de 4,8% (+4,1% pour les chaînes gratuites), dans un marché pourtant morose en légère hausse de 0,7% selon les estimations de l'Irep.

M6 a profité de l'effritement de la part d'audience de la chaîne leader TF1 (-1 point à 20,4% en 2016), de France 2, mais aussi de la déconfiture de la diffusion en clair de Canal+.

Au total, M6 a ainsi vu sa part de marché publicitaire progresser à 24,3% pour l'ensemble des chaînes gratuites, contre 23,5% un an plus tôt.

Et sur le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires publicitaire du groupe progresse encore de 6,2%.

Sur l'ensemble des chaînes gratuites du groupe (M6, 6ter et W9) "on fait notre meilleure année, avec 14,1% de part d'audience sur l'ensemble des publics, a noté M. Lefébure.

L'ex-"petite chaîne qui monte" M6 a bénéficié du renouvellement de sa grille d'avant-soirée et de l'Euro de football, qui lui a permis de réaliser la meilleure audience de l'année avec la finale France-Portugal qui a rassemblé 20,8 millions de téléspectateurs.

- Début 2017 correct -

Pour 2017, le groupe ne donne pas à son habitude de prévisions sur ses recettes publicitaires. Mais "le début d'année a été correct et nous espérons que ça va se poursuivre", a indiqué Nicolas de Tavernost au cours d'une conférence avec les analystes.

Alors que M6 ne bénéficiera pas cette année du coup de pousse d'évènements sportifs, le coût de la grille des programmes devrait "légèrement progresser", a-t-il ajouté.

Les revenus non publicitaires du groupe ont en revanche accusé une baisse de 2,4% à 425,4 millions d'euros alors que le pôle de vente à distance Ventadis a connu des difficultés et que le club de football des Girondins de Bordeaux, affiche une perte de 8,9 millions d'euros.

Au total, en 2016 le groupe a vu son résultat opérationnel courant (Ebita) atteindre un plus haut historique à 245,5 millions d'euros, en hausse de 22,6%.

Cette performance est réalisée cependant grâce à l'indemnité versée par Orange pour l'arrêt progressif du contrat de l'opérateur M6 Mobile. Sans cette contribution exceptionnelle, M6 afficherait un Ebita quasi stable.

M6 compte boucler cette année le rachat des radios RTL, RTL2 et Fun radio, le pôle français de radios de son actionnaire principal RTL Group.

L'opération devrait être confirmée à la fin du premier semestre, a espéré Nicolas de Tavernost, même si M6 attend pour mars le résultat d'un audit lancé par RTL Group sur les comptes de sa filiale radio française à la suite d'"inexactitudes comptables".

M6 table sur des synergies de coûts et de recettes qui devraient permettre "d'améliorer le taux de rentabilité" d'un groupe combinant TV, radio et numérique, a souligné le patron de M6.

L'opération ne devrait pas passer par un plan social, a-t-il assuré, même s'il y aura "des restructurations".

Concernant les négociations menées actuellement avec les fournisseurs d'accès internet en vue de les amener à payer la diffusion des chaînes du groupe, Nicolas de Tavernost s'est dit "très déterminé".

"Si les négociations n'aboutissent pas il faudra une sanction", a-t-il prévenu alors que TF1 s'est de son côté dit prêt à interrompre son signal en cas de blocage.