Le golf est aussi un havre de biodiversité

Sollicité par les responsables du golf de Vichy pour un état des lieux, Laurent Longchambon, membre du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) du Puy-de-Dôme, se dit surpris des constats qu’il a pu faire. L’enceinte est un petit paradis pour la faune et la flore.

Le golf ne serait pas qu’un simple carré vert de plus dans la mosaïque de parcs que compte la cité thermale ? Sa position est pourtant étonnante, en plein tissu urbain, mais bénéficie du couloir écologique que représente l’Allier. De grandes surfaces, plus ou moins piétonnes, des arbres monumentaux offrant de multiples niches, des points d’eau close ou courants, une fréquentation conséquente mais relativement paisible. On peut parler d’un véritable havre de paix.

La restitution de votre diagnostic écologique est étonnante… De fait ! Sur l’avifaune, pas moins de 40 espèces ont été observées dont 24 avec indices de reproduction et 13 patrimoniales, comme le verdier, le chardonneret élégant ou le gobemouche pour les oiseaux. Autre indicateur, la présence de 12 variétés de libellules et de batraciens protégés tels le crapaud commun. Côté mammifères, l’écureuil est comme chez lui, le ragondin a toutes ses aises et le hérisson évolue en pleine sécurité. Pas moins de 19 variétés de papillons sont aussi présentes. Le chevreuil vient là parfois se soûler de bourgeons nouveaux et les canards brouteurs opportunistes ont de quoi faire.

Un bilan qui va déboucher sur une série d’actions ? Oui, comme la mise en défense d’espaces de continuité ou de réservoirs écologiques, une fauche raisonnée-tardive, un éco-entretien des fossés et mares. Il faudra poursuivre la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Conserver et valoriser des arbres-gîtes. On peut penser aussi à l’écopâturage et à une gestion différenciée de la ressource en eau (à travers des choix d’essences moins gourmandes).

Le volet sensibilisation est évoqué également ? Oui, et d’abord la sensibilisation des utilisateurs eux-mêmes. À travers la compréhension de zones non-fauchées riches de biodiversité, de l’utilité des vers de terre « ennemis » des greens et amis des jardiniers du golf. Un travail pédagogique sera mené également en direction des enfants de l’école de golf comme la pose de nichoirs. On ne le sait pas mais la mésange est la meilleure défense contre la chenille processionnaire.

Quoi qu’il en soit, on ne part pas de zéro au golf vichyssois quant aux notions de biodiversité et de défense de l’environnement ? Tout à fait, puisque les responsables font depuis longtemps confiance à une équipe de jardiniers hautement concernés par ces sujets.