Lucas Larivée, tueur présumé de Justine Vayrac, jugé en appel à Limoges pour l'incendie de la grange de son patron en 2020

Lors du procès en première instance, en janvier dernier, Lucas Larivée, n’avait eu de cesse de plaider son innocence, devant le tribunal correctionnel de Tulle (Corrèze). Un positionnement qui ne l’avait pas empêché d’être condamné à deux ans de prison ferme, dans cette affaire d’incendie de grange, survenu le 2 août 2020, à Saint-Hilaire-Peyroux. Une affaire indépendante et antérieure à l'affaire Justine Vayrac, pour laquelle le jeune homme de 22 ans est également mis en examen pour viol, séquestration et meurtre. Ce mercredi 19 juin, c’est donc devant la cour d’appel de Limoges que le procès en appel va se jouer.

« Nous allons une nouvelle fois plaider la relaxe, à d’ores et déjà annoncé l’avocat du jeune agriculteur, Me Michel Labrousse. L’incendie survenu cette nuit-là peut avoir de multiples causes, comme l’intervention d’un tiers, ou un impact de foudre, ou un tracteur entreposé à côté de balles de foin », souligne l’avocat de la défense.

En face de ces hypothèses, le mis en cause, qui avait fait l’objet d’un recadrage de la part de son tuteur de stage quelques jours avant l’incendie, devra aussi répondre aux éléments matériels du dossier. Deux foyers avaient été identifiés par les experts la nuit des faits. Des traces de pas, correspondant à la semelle de l’apprenti, avaient été relevées près d’un silo à grains dégradé. Aussi, le téléphone du jeune homme, qui revenait d’une soirée arrosée à Vigeois, avait borné dans le secteur de l’incendie. Autant d’éléments à charge auxquels la défense compte bien et devra apporter des réponses.

« Lors d’un premier procès, Lucas n’a cessé de nier l’évidence, malgré les preuves qu’il y a dans le dossier. Quand il était mis face à ses contradictions, il changeait de version, Il niait tellement qu’il en venait même à accuser les autres. Cela n’avait pas surpris mes clients. Ils le savaient capable de ce genre de comportement. Nous espérons qu’il y aura une confirmation de la peine prononcée en première instance », explique Christine Marche, avocate de la famille de propriétaire, victime de l’incendie. En janvier dernier, l’avocate avait posé cette question : « mais qui êtes-vous, Lucas Larivée ? » Ce deuxième passage devant un tribunal apportera-t-il plus de réponses ?

Pierre Vignaud