Neuf mois après l'incendie dont il a été victime, la réouverture se précise pour le Bistrot Chambon à Brive

Le Bistrot Chambon, en centre-ville de Brive (Corrèze), s’apprête à rouvrir ses portes dans un nouveau décor après l’incendie qui avait endommagé le restaurant en avril 2023.

Neuf mois après le sinistre qui l’avait forcé à fermer ses portes, le Bistrot Chambon entrevoit la lumière au bout du tunnel. Depuis la fin de l’année, le restaurant de la rue du lieutenant-colonel Théodore-Galinat, à deux pas du palais de justice de Brive (Corrèze), est en travaux pour effacer définitivement les stigmates de l’incendie qui l’avait frappé, un lundi du mois d’avril dernier.

« On n’avait pas tablé sur une fermeture aussi longue, mais entre les démarches avec l’assurance, les mises aux normes à prévoir et le calage du chantier, on a perdu un peu de temps », souligne Mathieu Chambon, le co-gérant du bistrot avec son frère Stéphane.

Et puis, les deux hommes ont aussi été « pas mal occupés » par le Pont de l’Ouysse, l’établissement historique de la famille à Lacave, dans le Lot, détenteur d’une étoile au Michelin, sans discontinuer, depuis 1989.

Du coup, au lieu de rouvrir début janvier comme envisagé initialement, le Chambon rallumera finalement ses fourneaux en mars.

« On n’a pas encore arrêté de date précise, mais on pousse pour que ce soit dans la première quinzaine du mois » 

Si l’esprit du Bistrot ne changera pas, la déco du lieu va, elle, être revue. « C’était déjà dans les tuyaux avant le sinistre, explique Mathieu Chambon. Après plus de dix ans dans le même décor (le restaurant a ouvert en novembre 2011, NDLR), on avait déjà prévu de lui redonner un coup de jeune. »

Les couleurs rouges et grises qui faisaient la signature du restaurant vont ainsi être remplacées à l’intérieur comme sur sa devanture. « On restera dans le thème bistrot, avec toujours la même configuration autour d’un bar central, mais en plus moderne et plus chic, davantage dans le style d’une brasserie parisienne », glisse Mathieu Chambon, sans vouloir donner plus de détails « parce qu’on aime bien l’idée de laisser la surprise aux gens ».Les travaux ont débuté en fin d'année 2023. Les Chambon ont décidé de totalement revoir la décoration de leur restaurant briviste.

Dans l’assiette, l’esprit restera bistronomique. Avec toujours, à la carte, « nos best-sellers qui ont fait notre réputation », à commencer par le foie de veau poêlé ou l’effeuillé de bœuf sauce au poivre.

D’ici sa réouverture, le restaurant va aussi relancer quelques recrutements pour compléter une équipe dont certains membres ont depuis rebondi ailleurs. En revanche, Daniel, le patriarche et ancien chef du Pont de l’Ouysse, sera bien toujours fidèle au poste.

« On a beaucoup d’anciens clients qui nous demandent quand est-ce qu’on rouvre, mais je pense que de tous, c’est lui le plus impatient. Il commence à trouver le temps long », sourit Mathieu Chambon.

"Sur le moment, un traumatisme"

Dix-huit sapeurs-pompiers brivistes et deux camions anti-incendie étaient intervenus pour circonscrire l'incendie.Il était aux alentours de 13 heures, le 17 avril 2023, lorsque l’incendie s’était déclaré dans le restaurant, dans une panière de torchons et de serviettes tout juste sortis du séchoir, entreposée dans une salle à l’arrière de l’établissement. En cause, une auto-inflammation qui peut se produire dans une pile de linge encore très chaud, conjugué même après lavage à la présence de résidus de corps gras et de produits de nettoyage.

Si le feu avait été très vite circonscrit par les pompiers à la salle en question, sans faire de blessés, les fumées avaient eu le temps de se propager partout ailleurs. « Même si l’alarme s’est très vite déclenchée, heureusement que ça s’est produit en journée, sachant qu’il y avait le gaz à côté », glisse Mathieu Chambon.

« Sur le moment, c’est un traumatisme. Quand on perd son outil de travail, forcément ça marque. Et puis, après, on prend du recul parce que ce n’est que du matériel, et très vite, on s’est dit qu’il fallait aller de l’avant », souligne le restaurateur.

Michaël Nicolas