Cette entreprise du Puy-de-Dôme investit 300.000 € pour relocaliser la production de ses clients

À Palladuc (Puy-de-Dôme), l’entreprise Henri Gonin, spécialisée dans l’émouture, le polissage et l’affûtage, vient d’investir plus de 300.000 € pour répondre à la demande de sa clientèle, laquelle cherche à relocaliser en France sa production.

L’émouture, le polissage et l’affûtage, des savoir-faire hérités de son grand-père puis de son père. Si Ludovic Gonin parle avec amour et passion du rouet familial de l’époque, il évoque avec enthousiasme sa machine du futur. Laquelle viendra prendre place en septembre 2025 dans l’entreprise Henri Gonin, située à Forest, sur la commune de Palladuc.

Une machine allemande, pour laquelle il aura bénéficié d’une subvention de 20 %, grâce au pack relocalisation de la Région. Relocaliser une production, une condition sine qua non, pour que la collectivité accepte un dossier.

Un investissement global chiffré à 380.000 €, dont Ludovic Gonin explique les contours et les objectifs : "J’ai un client de la région, qui importait des paires de ciseaux d’Italie. Elles étaient forgées à Thiers, partaient en Italie, puis revenaient en France. Et comme ça ne lui allait plus, et qu’il ne voulait plus importer, nous avons étudié une machine pour meuler les paires de ciseaux et répondre à sa demande."

Du très haut de gamme, avec des courbes spéciales et des plans incurvés sur les lames, « pour une meilleure coupe et surtout meilleure durabilité », continue Ludovic.

Mais la machine ne va pas servir qu’à faire ça. On ne pouvait pas l’acheter juste pour faire des paires de ciseaux. J’ai un autre client qui importait des sécateurs de Chine, et ils seront faits désormais chez moi.

Ludovic en est convaincu, "il y a plein de clients qui vont revenir. Cet investissement va me ramener des commandes. D’autres productions seront relocalisées, comme les poignards de chasse. Une fois les programmes bien en main, cette machine va nous faciliter la vie".

Une opportunité qui devrait aussi lui permettre de lutter avec la concurrence étrangère de qualité. "Car attention, ailleurs dans le monde, il se fait de bons produits. Par exemple, pour la baïonnette de l’armée française, c’est une entreprise italienne qui a remporté le marché. Nous, nous n’avons pas pu remplir le cahier des charges. Alors peut-être qu’avec cette nouvelle machine, on ne passera pas au niveau du prix, mais au niveau de le qualité, c’est sûr."Et d’ici deux ans, Ludovic Gonin estime qu’il pourra créer deux nouveaux postes au minimum, pour compléter l’effectif de l’entreprise composé de sept salariés aujourd’hui. "Une vraie satisfaction", termine-t-il.

Alexandre Chazeau