À la veille de leur première rencontre, Donald Trump et Vladimir Poutine donnent le ton (et ça risque d'être tendu)
INTERNATIONAL - Ce sera certainement le moment le plus scruté du G20. Réunis à Hambourg à l'occasion du sommet des dirigeants des vingt pays les plus riches de la planète, Vladimir Poutine et Donald Trump doivent s'entretenir lors d'un rendez-vous informel vendredi 7 juillet. Et alors que les deux dirigeants ne se sont pas encore installés dans la ville allemande, le ton est déjà donné par déclarations interposées.
L'ambiance risque d'être tendue. Du côté américain, le président Donald Trump a adressé, lors d'une visite en Pologne ce jeudi 6 juillet, des critiques à la Russie, qualifiant son comportement de "déstabilisateur". Prenant la parole à Varsovie à la veille de la rencontre, il a déclaré que les Etats-Unis travaillaient avec leurs alliés pour s'opposer "aux actions de la Russie et à son comportement déstabilisateur". Il a même suggéré que le Kremlin "a pu" s'immiscer dans l'élection américaine en 2016. Ambiance.
Dans le même temps, le président russe Vladimir Poutine a pour sa part critiqué le protectionnisme commercial et les sanctions économiques occidentales contre la Russie, y voyant une forme de protectionnisme caché.
Les sanctions décrétées contre Moscou par les Américains et les Européens sur fond de crise ukrainienne "ne sont pas seulement sans perspective, mais vont à l'encontre des principes du G20 sur une coopération dans l'intérêt de tous les pays du monde", a écrit le dirigeant russe dans une tribune publiée dans le journal économique allemand Handelsblatt. "Le protectionnisme évolue en une règle de conduite, et des sanctions unilatérales, décidées pour des raisons politiques sur les investissements, le commerce et en particulier le transfert de technologie en deviennent une forme cachée", a critiqué Vladimir Poutine.
Pas de protectionnisme, mais des "relations commerciales ouvertes" pour Poutine
Fin juin, l'UE a prolongé de six mois les sanctions contre la Russie, jusqu'au 31 janvier 2018, faute d'avancement dans la mise en œuvre des accords de Minsk devant permettre une trêve des combats et un dialogue politique entre les rebelles prorusses et le gouvernement ukrainien. Ces sanctions économiques, couplées à l'effondrement du prix du pétrole, avaient plongé la Russie dans sa plus longue récession depuis l'arrivée au Kremlin de Vladimir Poutine en 2000, et le pays commence à peine à se remettre.
"Je suis convaincu que seules des relations commerciales ouvertes, basées sur des normes et des standards uniformes peuvent stimuler la croissance de l'économie mondiale et favoriser une progression des relations entre Etats", plaide Vladimir Poutine.
Une rencontre au sommet qui sera observée attentivement par leurs pairs, mais aussi aux États-Unis sur fond d'enquête sur l'influence russe dans l'entourage de Donald Trump. Washington dit vouloir une relation plus "constructive" avec Moscou, mais les relations sont au plus bas depuis le renforcement de sanctions contre Moscou pour son rôle dans la crise ukrainienne et son soutien au régime syrien.
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