G20 à Hambourg: ces groupes extrémistes locaux et étrangers qui veulent plonger la ville dans le chaos
INTERNATIONAL - Lance-pierres, masques à gaz, couteaux, extincteurs, battes de baseball, matraques, gros pétards et fumigènes... Mardi 4, à Hambourg, la police avait dévoilé un arsenal complet, composé d'armes saisies par les forces de l'ordre. Des groupes de militants de Rostock et Hambourg s'étaient visiblement équipés de tout ce matériel en prévision du sommet du G20 qui va se tenir dans la ville portuaire le 7 et 8 juillet.
La veille, ce jeudi au soir, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. La police a d'ailleurs décidé de disperser la foule au moyen de gaz lacrymogène et de canons à eau, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
"Hambourg doit brûler." Voilà ce qui figure dans les appels des activistes. "Bienvenue en enfer." Tel est le slogan diffusé par de nombreux opposants au G20, partout sur les réseaux sociaux.
La ville est menacée d'anarchie. D'autant plus que le sommet des chefs de gouvernement sera aussi celui des activistes internationaux. Des groupes vont débarquer ici du monde entier, en plus des dizaines de milliers de manifestants pacifiques. Leur objectif principal: plonger l'événement dans le chaos.
Les autorités annoncent de "graves infractions"
Le ministre fédéral de l'Intérieur, Thomas de Maizière, est très inquiet. Mardi, au cours d'une conférence de presse, il a annoncé que "les militants de la scène autonome se [déplaçaient] en masse vers Hambourg". Et que, pour eux, il ne s'agissait pas de participer à un sit-in, mais de se livrer à des "offensives généralisées".
Les images montrent le gigantesque déploiement de véhicules de police, blindés et canons à eau compris. 15 000 policiers sont sur le pied de guerre. Hambourg se prépare à accueillir jusqu'à 100 000 manifestants, dont 8 000 au moins sont potentiellement violents.
Les plus gros contingents d'activistes viennent de Scandinavie, de Suisse et d'Italie, confirme le ministère de l'Intérieur. Les plus radicaux de ces groupes s'apprêtent à commettre "de graves infractions", prévient de son côté le chef de la police de Hambourg, Ralf Martin Meyer.
Les activistes italiens sont connus dans le monde entier. En 2015 déjà, la participation de centaines d'autonomes venus d'Italie aux manifestations organisées par Blockupy devant la banque centrale européenne à Francfort avait fait les gros titres des journaux. À l'époque, la police avait été totalement prise de court par la violence des manifestants (jets de pierre, voitures de police incendiées...). Un véhicule avait même pris feu alors que des policiers étaient encore dedans au moment de l'attaque.
Au centre: le "Bloc bleu", des autonomes italiens en sweater à capuche bleue, qui ne reculent devant aucune violence.
Des centaines d'Italiens tiennent à protester contre les expulsions
Cette fois encore, des centaines d'activistes sont attendus. Ils viennent de Naples, Turin, Catane, Rome ou Bologne. Le degré de radicalité qu'ils déploieront dépendra surtout des organisateurs allemands, estime Angela Mauro, journaliste au HuffPost italien.
Pour ces groupes italiens, la question principale est celle de l'asile politique en Europe. Ils veulent surtout protester contre les expulsions.
Des activistes suédois, finlandais ou danois sont également annoncés. L'Alliance révolutionnaire nordique autonome (Arna), un rassemblement de groupuscules antifascistes, a affrété des cars pour emmener les manifestants à Hambourg.
Des centaines d'Italiens tiennent à protester contre les expulsions
Cette fois encore, des centaines d'activistes sont attendus. Ils viennent de Naples, Turin, Catane, Rome ou Bologne. Le degré de radicalité qu'ils déploieront dépendra surtout des organisateurs allemands, estime Angela Mauro, journaliste au HuffPost italien.
Pour ces groupes italiens, la question principale est celle de l'asile politique en Europe. Ils veulent surtout protester contre les expulsions.
Des activistes suédois, finlandais ou danois sont également annoncés. L'Alliance révolutionnaire nordique autonome (Arna), un rassemblement de groupuscules antifascistes, a affrété des cars pour emmener les manifestants à Hambourg.
Dans leur proclamation, les gauchistes tentent de mobiliser l'opinion contre les dirigeants présents. "Ces chacals assoiffés de pouvoir ne sont pas les architectes du capitalisme, mais ses suppôts. (...) Nous nous opposons à leurs politiques et nous œuvrons à poser les bases d'un nouvel ordre social."
Avec les manifestants allemands et ceux d'autre pays, ils comptent bloquer le port de Hambourg vendredi. Samedi, les Scandinaves prévoient de former un "bloc des gauches radicales" au cours d'une manifestation internationale, comme l'annonce leur site.
Les Suédois arrivent par cars entiers
Arna a refusé de dire combien d'activistes scandinaves se rendraient à Hambourg. Mais suffisamment étaient intéressés par le voyage au départ de Stockholm pour qu'un énorme car soit loué. Les activistes de la scène autonome de Hambourg n'ont pas à se soucier de ce genre de détails. Pour eux, le G20 est un match à domicile.
Les plus grosses opérations, comme la manif "Bienvenue en enfer" de jeudi, émanent du Rote Flora (la Flore Rouge), un lieu de rendez-vous de la scène autonome, dans le quartier de Schanze.
Roter Aufbau Hamburg (Structure rouge de Hambourg), un groupe potentiellement violent, prépare pour vendredi une "manifestation révolutionnaire anti-G20". Dans une vidéo publiée sur YouTube, les militants montrent de quoi il retourne.
Un homme en sweat à capuche se promène dans le centre ville de Hambourg. À intervalles réguliers, la caméra se fixe sur des véhicules de police. Le message est on ne peut plus clair: voici l'ennemi, l'État policier.
À la fin de la vidéo, l'homme entre dans une pièce sombre. Une télé diffuse les actualités. Angela Merkel parle à la presse, on aperçoit Erdogan, Donald Trump devant la Maison Blanche. L'homme à la capuche sort une batte de baseball et démolit le poste.
Des images martiales en provenance de la scène autonome allemande
Beaucoup de groupes d'activistes allemands ont tourné des vidéos du même genre. Elles ont toutes l'air d'être professionnelles, soigneusement pensées, et très martiales.
C'est le cas du clip de G20 Entern ("À l'abordage du G20"). Des activistes masqués mettent à feu des engins pyrotechniques sur fond de rap. La bande musicale agressive est destinée à des militants d'extrême gauche qui se voient comme des combattants contre "l'action mondiale des nations capitalistes, des banques et des multinationales".
"Nous, on va leur servir des cocktails Molotov plutôt que du champagne", fanfaronnait récemment un membre de l'alliance sur Facebook. Les activistes ont même lancé un appel en langue turque. Des antifascistes d'Istanbul ont annoncé leur venue.
Mais c'est un autre groupe turc qui inquiète les autorités. Talip Dogan Karlibel, porte-parole du syndicat de la police turque, Polis Sendikasi, prétend qu'environ 500 nationalistes turcs seront infiltrés à Hambourg.
La peur d'une escalade de la violence à cause d'Erdogan
La raison de leur venue: ils serviront de tampon pour les gardes du corps du président turc, Recep Tayyip Erdogan. En effet, ces gardes du corps sont sous étroite surveillance après les actes de violence auxquels ils se sont livrés à Washington, et pour lesquels certains font l'objet d'enquêtes.
Karlibel a lancé sur Twitter une rumeur selon laquelle les forces spéciales allemandes seraient en permanence sur le dos de la suite d'Erdogan et procéderaient à des arrestations au moindre écart de conduite. La police de Hambourg a démenti cette information.
Il n'empêche qu'un rassemblement de nationalistes turcs à Hambourg risque d'échauffer encore davantage les esprits. Les manifestants, majoritairement gauchistes, voient en Erdogan un autocrate, et beaucoup ont des sympathies pour les organisations kurdes de Turquie.
C'est donc une situation hautement explosive qui attend la police, et elle pourrait bien tourner à la "mission infernale".
Ce blog, publié à l'origine sur le HuffPost allemand, a été traduit par Alexis & Ute Becker pour Fast for Word.
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