Toucher aux crédits des armées est «une faute» (Raffarin)
Le gouvernement commet "une faute" en s'en prenant aux crédits de la Défense dans le cadre de ses efforts budgétaires, malgré la promesse de porter le budget militaire à 2% du PIB d'ici 2025, a affirmé mardi l'ancien Premier ministre LR Jean-Pierre Raffarin.
"C'est une faute", a affirmé le sénateur dans l'émission "L'épreuve de vérité" sur Public Sénat, organisée en partenariat avec l'AFP et Les Echos.
En 2017, le budget du ministère des Armées reste en apparence inchangé par rapport à celui voté par le Parlement l'an dernier. Mais le surcoût des opérations extérieures, habituellement partagé entre tous les ministères, sera à la charge des armées cette année à hauteur de 850 millions d'euros, a précisé une source gouvernementale.
"Nous avons plus de 30.000 hommes engagés dans des opérations extérieures. Ce sont des opérations extrêmement difficiles, qui sont épuisantes avec des équipes qui n'ont pas toujours les moyens de leur combat", a souligné M. Raffarin.
"Clairement nous ne pouvons pas donner à nos soldats des missions sans leur donner les moyens de ces missions. C'est une question d'éthique de responsabilité pour les dirigeants de ce pays: on n'envoie pas des soldats au feu si on ne leur donne pas les moyens d'assumer leurs responsabilités", a-t-il plaidé.
Atteindre les 2% de PIB pour la Défense en 2025, comme s'y engagent le président de la République et son gouvernement, "cela veut dire qu'il faut faire un bond de deux milliards" d'euros par an, a encore souligné M. Raffarin.
Edouard Philippe a promis mardi soir que le ministère de la Défense bénéficierait d'un "effort supplémentaire" en 2018, dans une interview aux Echos où il détaille les choix budgétaires de l'exécutif.