Accoyer (LR) appelle Rugy à ne pas démissionner à mi-mandat
Bernard Accoyer, ancien président LR de l'Assemblée nationale, a déploré mercredi la décision de l'actuel président François de Rugy de renoncer à son mandat à mi-législature, l'incitant à ne pas se soumettre au "diktat" de l'Elysée".
"Il y a déjà une question institutionnelle qui se pose. Que l'exécutif impose au président de l?Assemblée nationale de démissionner dans deux ans et demi, alors que c'est dans la Constitution", a fustigé le secrétaire général du parti Les Républicains lors de l'émission Questions d'info (LCP-AFP-Le Monde-France Info).
L'article 32 de la Constitution énonce effectivement que "le président de l'Assemblée est élu pour la durée de la législature", mais François de Rugy, issu des écologistes et qui a rejoint à la République en Marche (REM), a annoncé son projet de renoncer à son mandat au bout de deux ans et demi.
"C'est un engagement qui a été pris collectivement et individuellement, je ne vais pas le remettre en cause", avait ensuite affirmé M. de Rugy.
Le président du groupe REM, Richard Ferrand, avait lui-même annoncé que le "perchoir" et tous les autres postes à responsabilités de la République en marche à l'Assemblée seraient remis au bout de deux ans et demi.
"Il y a une ingérence de l'exécutif via son bras armé M. Ferrand", a dénoncé Bernard Accoyer. "L'indépendance de l?Assemblée nationale et l?autonomie du Parlement c?est quelque chose d'essentiel dans toutes les démocraties du monde", a-t-il plaidé.
"S'il veut avoir un peu de pouvoir face à un exécutif hégémonique (...) la moindre des choses c'est qu'il dispose de ces cinq années de mandat (...) pour que notre Assemblée soit respectée", a-t-il ajouté.
"J?espère qu?il va refuser (de démissionner, ndlr). Qu?il ne se soumettra pas à ce diktat de l?Elysée", a appelé M. Accoyer.
"La logique qui est la nôtre est de permettre à des nouvelles députées, des nouveaux députés, d'accéder à des postes à responsabilité, puisque nous avons un groupe qui est profondément renouvelé", avait de son côté expliqué M. de Rugy.
"Au retour on pourrait dire +pourquoi le président de la République resterait-il 5 ans à l'Elysée ? + C'est le même raisonnement", a ironisé M. Accoyer. "Puisqu'on rentre dans la politique du tourniquet (...) où doit-il s'arrêter ?"