L'ONU exhorte l'Iran à ne plus harceler des journalistes de la BBC
Un rapporteur spécial des Nations unies a exhorté mercredi l'Iran à cesser de "harceler" les employés du service de la BBC en persan, visés par une enquête de Téhéran pour "conspiration contre la sécurité nationale".
David Kaye, l'émissaire onusien pour la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, a précisé avoir exprimé ses inquiétudes auprès du gouvernement iranien, dont il attend désormais une réponse.
"Nous exhortons le gouvernement iranien à cesser de harceler les employés du service de la BBC en persan et leurs familles, ainsi que d'autres journalistes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'ONU.
M. Kaye ainsi qu'Asma Jahangir, rapporteuse spéciale des Nations unies pour les droits de l'homme en Iran, ont été sollicités par la BBC qui leur a transmis une plainte en urgence concernant l'enquête des autorités iraniennes.
Ces dernières ont, par décision de justice, gelé les avoirs du service persan de la chaîne de radio-télévision britannique. Les membres de l'équipe ne peuvent pas non plus hériter de biens familiaux ni vendre ce qui leur appartient, comme une propriété ou une voiture. Les interdictions concernent également les familles des personnes visées.
"Le gouvernement iranien mène ce qui semble être une enquête politisée sur 152 membres, anciens membres ou collaborateurs de l'équipe persane de la BBC, les accusant de conspiration contre la sécurité nationale", a affirmé le directeur général du groupe, Tony Hall.
La plainte de la BBC est "très, très sérieuse", juge David Kaye, soulignant que les journalistes poursuivis "essayaient seulement de faire leur travail, un travail qui est protégé par la législation internationale en matière de droits de l'homme".
Selon la BBC, son service en persan est la cible de Téhéran depuis la présidentielle de 2009, pour laquelle le gouvernement accuse des puissances étrangères d'avoir interféré dans son processus électoral. Plusieurs membres de l'équipe ont par exemple été visés par de fausses accusations concernant des actes sexuels illégaux en Iran, dont certains passibles de la peine capitale, a-t-on appris de même source.