À peine sorti de l'état d'urgence, Collomb n'exclut pas d'y revenir cas d'attentat de masse
POLITIQUE - Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé qu'en cas d'attentat de masse, la France pourrait de nouveau avoir recours au régime exceptionnel de l'état d'urgence, qui a justement été remplacé ce mercredi 1er novembre par une loi antiterroriste.
"S'il y avait un meurtre de masse -ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan- c'est possible qu'on soit obligé de le remettre mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise. Si la situation devenait extrêmement dramatique, nous pourrions revenir à cet état d'urgence", a-t-il affirmé ce mercredi sur BFMTV.
>/center>Collomb: en cas d'attentat de masse, "nous pourrions revenir à l'état d'urgence" pic.twitter.com/ochluNLVP2
— BFMTV (@BFMTV) 1 novembre 2017
Le ministre a néanmoins ajouté qu'avec la nouvelle loi, "on sera aussi bien protégés" : "La loi que nous avons faite nous permet de gérer ce genre de situation, et surtout de prévenir un certain nombre d'attentats".
Gérard Collomb, interviewé dans le "fumoir", nom donné à la salle de crise du ministère de l'Intérieur lors des attentats de 2015 et 2016, a ajouté qu'une "vingtaine de personnes" seront assignées à résidence dans le cadre de la nouvelle loi anterroriste, contre 41 personnes jusqu'à présent.
Ces personnes devront "pointer tous les jours au commissariat ou une gendarmerie", a-t-il précisé, soulignant "qu'au départ de l'état d'urgence, il y avait des centaines de personnes concernées, aujourd'hui il y a un nombre relativement limité".
Instauré dans la foulée des attaques jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 personnes tuées, l'état d'urgence laisse place à une loi antiterroriste qui a été critiquée par des associations de défense des droits de l'Homme.
Signée par Emmanuel Marcon lundi, cette loi pérennise plusieurs mesures de l'état d'urgence : elle renforce les pouvoirs de l'exécutif pour assigner quelqu'un (non plus à résidence, mais dans un périmètre au minimum égal à la commune) et réaliser des perquisitions à domicile. Les autorités peuvent aussi fermer un lieu de culte où se diffuseraient des idées incitant au terrorisme ou effectuer des contrôles d'identité près des frontières et des gares ou aéroports, le tout sans feu vert judiciaire, perquisitions exceptées.
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