Notre combat pour la transparence sur les perturbateurs endocriniens
Alors qu'elle inaugure aujourd'hui dans l'Oise un laboratoire de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques dont la recherche sera consacrée à la caractérisation des perturbateurs endocriniens, la secrétaire d'Etat Brune Poirson revient sur le plan d'action du gouvernement à ce sujet.
Ils sont partout. Ils peuvent être dans nos peintures, dans nos produits cosmétiques, dans les jouets de nos enfants, dans nos vêtements parfois dans notre alimentation. Et pourtant, nous les connaissons encore mal. Les perturbateurs endocriniens: deux mots quasi-barbares dont le grand public ignorait jusqu'à l'existence il y a encore quelques années. Peu à peu chacun prend néanmoins conscience de la menace qu'ils représentent. Ces substances susceptibles de bouleverser notre système hormonal menacent la santé de chacun d'entre nous, et surtout des plus vulnérables, enfants ou bien encore femmes enceintes. L'augmentation des pathologies qui leur sont associées, maladies chroniques, troubles métaboliques ou de la reproduction, est bien décrite par l'Organisation Mondiale de la Santé. Leurs effets sur notre environnement et la biodiversité sont tout aussi importants.
La France est à l'avant-garde de la lutte contre ces substances chimiques par son travail pionnier, symbolisé par l'interdiction du bisphénol A, perturbateur endocrinien emblématique.
Mais le chemin reste encore long. Et parce que le mal est profond, le combattre va nécessiter sur la durée une forte dose d'énergie et de volontarisme.
De l'énergie d'abord. Il ne s'agit en effet pas d'une simple question de santé publique: il s'agit bel et bien d'un défi majeur et complexe. Un défi scientifique, pour la connaissance des mécanismes d'action toxicologique de ces substances, un défi réglementaire, pour leur identification à travers des critères précis et leur encadrement, mais aussi un défi technologique, pour leur substitution sûre et efficace, et bien évidemment un défi sanitaire et environnemental.
Du volontarisme ensuite car le travail pour être pleinement efficace se situe d'abord à l'échelle européenne. Pour la transparence, la France insiste pour qu'une définition exigeante des perturbateurs endocriniens soit enfin arrêtée à ce niveau et que la Commission soumette rapidement une nouvelle proposition ambitieuse sur ce sujet. Elle s'engage aussi pour que désormais leur traque s'organise, non plus seulement dans le domaine des pesticides, mais aussi pour tous les produits de notre quotidien. Nous insistons enfin pour que le travail d'expertise sanitaire européen soit mené dans un cadre transparent et rigoureux, protégé de toute influence extérieure et des conflits d'intérêt.
Mais sans attendre, avec Nicolas Hulot, nous avons décidé de prolonger ou d'initier au niveau français de nouvelles actions concrètes, avec pour objectif de sensibiliser et de protéger toujours davantage nos concitoyens.
Nous allons financer un programme de recherche, renforcer nos outils pour les identifier, en évaluer l'impact réel, les substituer, lancer un site Internet transparent, dédié à des conseils de prévention personnalisés ou encore organiser une journée nationale sur les perturbateurs endocriniens.
Et notre action n'est pas un mouvement isolé, sans cohérence d'ensemble : la santé environnementale et les perturbateurs endocriniens constitueront un axe de la stratégie nationale de santé à venir. Celle-ci posera le cadre concret pour affirmer des politiques publiques ambitieuses et innovantes.
La bataille contre les perturbateurs endocriniens fait peu de bruit, mais ces substances ont des conséquences réelles sur la santé de nos concitoyens. Charge désormais à toutes les forces vives du pays et à tous les acteurs concernés de trouver ensemble les solutions qui protègent nos concitoyens et notre environnement. L'Etat y prendra toute sa part contre toutes les résistances.
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