Pour Florian Philippot, "Bruxelles va envoyer ses chars faire régner l'ordre à Varsovie, à Rome, à Paris"
REUTERS/Ints KalninsSaviez-vous que les eurocrates apatrides de
Bruxelles planifiaient, en secret, la constitution d’une armée européenne à ses
ordres afin de pouvoir l’envoyer dans les pays de l’Union qui seraient tentés
de suivre l’exemple du Brexit ? C’est Florian Philippot, vous savez l’ex qui
tente d’exister sur les plateaux télé à défaut de représenter politiquement quelque
chose, qui l’a révélé mardi 12 décembre, à Strasbourg, lors d’un débat sur la
défense européenne. Un scoop d’ampleur que la presse, sans doute aux ordres de
Bruxelles, a passé sous silence. Bien que « fédéraste », pour
reprendre une expression de Le Pen père, je suis avant tout journaliste et j’ai
courageusement décidé de briser cet insupportable silence !Pour l’encore député européen (Philippot siège
désormais à l’EFD, le groupe de l’Anglois Nigel Farage, l’ex-leader du UKIP),
le lancement d’une Coopération structurée permanente (CSP) en matière de
défense, qui réunit 25 pays sur 28, vise à créer « une force unique commandée par l’Union européenne ».
« Lorsque les eurocrates
disposeront du commandement sur les forces armées, ce n’est pas contre des
ennemis extérieurs qu’ils les tourneront, ce sera contre les peuples d’Europe.
Ils ne se contenteront plus de bafouer les référendums, d’imposer des actions
et d’adresser des remontrances, ils
enverront les chars faire régner l’ordre à Varsovie, à Rome, à Paris et partout
où les peuples opprimés par Bruxelles voudront se battre pour retrouver leur
liberté ». Florian Philippot n’est certainement pas un
crétin, puisqu’il a fait Louis le Grand, HEC et l’ENA... Mais
incontestablement, il prend, à l’image de ses consoeurs et confrères en
europhobie, les citoyens pour des crétins en cherchant à faire croire qu’il existe
un complot visant à créer une UERSS prête à écraser les peuples comme le fit
l’armée rouge à Berlin, Budapest et Prague… Mais plus c’est énorme, doit-il se
dire, plus ça a une chance de passer. Un angle d’attaque totalement à contresens,
car, tous les sondages le montrent, les Français souhaitent une défense
européenne qui permettra une mutualisation des coûts et des risques, tout comme
ils soutiennent l’euro et l’intégration européenne. Son éviction du Front
National est d’ailleurs la conséquence de la défaite de Marine Le Pen à la
présidentielle qui avait adopté sa ligne ultra-souverainiste. Mais, surtout, on
est extrêmement loin d’une quelconque « armée européenne » qui, si
elle doit un jour lointain voir le jour, ne sera certainement pas sous le
contrôle des eurocrates de Bruxelles, mais du pouvoir politique, c’est-à-dire
des États. La CSP, que les chefs d’États et de gouvernement vont officiellement
lancer à l’issue du sommet qui s’est ouvert aujourd’hui à Bruxelles, n’a rien à
voir avec le projet de Communauté européenne de défense (CED) rejeté en août
1954 par l’Assemblée nationale française qui elle visait effectivement à créer
une armée européenne. Faut-il rappeler que ce rejet a militairement marginalisé
l’Europe et transformé le vieux continent en terrain de jeu de l’OTAN,
c’est-à-dire des États-Unis ?Infiniment plus modestement, les États, qui
sont à l’origine de cette CSP et en gardent le contrôle, s’engagent à augmenter
leurs dépenses militaires, ce qui devrait réjouir Philippot, et à coopérer, sur
une base intergouvernementale qui devrait aussi réjouir l’ex, sur des projets
concrets pilotés par un pays « leader ». . Cela va du « soutien médical » à la
« cyber defense », en passant par la conception d’un
« drone sous-marin » ou d’un véhicule blindé d’infanterie. Bref, on
cherche désespérément où Philippot a été pêcher cette « armée européenne »
en gestation qui plus est soumise au commandement des eurocrates de la
Commission… A ce niveau d’enflure, c’est l’insignifiance qui menace Philippot,
pas les chars européens fantasmatiques.