Millas: une violente collision entre un train et un bus scolaire tue au moins six enfants
ACCIDENT - Six enfants ont été tués et dix-huit autres blessés, dont huit en urgence absolue, dans la collision de leur car scolaire avec un train, ce jeudi 14 décembre à Millas dans les Pyrénées-Orientales, une "véritable scène de guerre", ont qualifié les autorités.
Toutes les victimes ont été identifiées a annoncé ce vendredi matin la préfecture. Le procureur de la République Jean-Jacques Fagni a évoqué la difficulté de ce processus d'"identification de ces jeunes victimes, compte tenu de l'état dramatique de certaines d'entre elles". Le car scolaire a été coupé en deux sous la violence du choc. Quatre enfants sont décédés lors de l'accident et deux autre en milieu de matinée.
"L'identification des victimes a été menée à bien, si bien que l'information des familles, rassemblées pour les situations les plus sensibles, a été rendue possible, avec l'autorisation du procureur de la République de Perpignan", indique un communiqué.
Sur les 18 enfants blessés, 6 sont en urgence absolue, a ajouté le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Vignes, parlant d'un "chiffre malheureux, dramatique" et d'une "véritable scène de guerre".
Il a également précisé que la "priorité absolue" des médecins, "tout en étant conscients de la douleur des familles", était de soigner les victimes "dont certaines sont très grièvement blessées".
Vingt-quatre personnes ont été impliquées dans cet accident, dont une vingtaine d'enfants âgés de 13 à 17 ans, scolarisés au collège Christian-Bourquin de Millas. "Quatre décès ont été constatés, huit personnes sont en situation d'urgence absolue et dix en urgences relatives, transférées vers le centre hospitalier de Perpignan, Toulouse et Montpellier", précise la Préfecture des Pyrénées-Orientales, dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi.
EN DIRECT - Au moins quatre enfants morts dans la collision entre un train et un bus scolaire à Millas https://t.co/N5ACzrj2ePpic.twitter.com/970zQDSJwR
— France Bleu (@francebleu) 14 décembre 2017
Barrières levées ou baissées?
L'accident s'est produit à 16h10 au passage à niveau No25 sur l'axe Perpignan-Villefranche de Conflent, situé à Millas.
Deux cars scolaires ont franchi l'un après l'autre le passage à niveau et "nous ne disposions pas de listes", a précisé le préfet, soulignant que le "travail d'identification continue à l'heure où nous parlons". La conductrice du bus, âgée de 48 ans, a été grièvement blessée.
Une enquête de flagrance pour "homicides et blessures involontaires" a été confiée au groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales. Elle permettra de "mettre toute la lumière sur les circonstances exactes de la survenue de cet accident", a encore précisé le procureur.
De source proche de l'enquête, on indique que des témoins ont déjà été entendus et d'autres le seront. Des prélèvements seront effectués pour vérifier l'alcoolémie et la toxicologie de la conductrice du car de ramassage scolaire ainsi que du chauffeur du TER.
"Il est largement prématuré d'indiquer si les barrières étaient levées ou baissées", a précisé le procureur, interrogé sur un éventuel "dysfonctionnement" des barrières du passage à niveau et un possible "vol de batteries" qui aurait conduit à un mauvais fonctionnement.
Un père d'élève Samuel Conegero a pour sa part affirmé, se basant sur une photo prise par son fils, que "la barrière est complètement relevée et il y a pas de barrière cassée".
La SNCF a indiqué que "selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement, mais il faut évidemment que cela soit confirmé par l'enquête".
Cellule médico-psychologique
Il s'agit d'un passage à niveau "classique" doté d'une signalisation automatique et de deux barrières, a précisé la SNCF selon laquelle le passage à niveau "n'était pas considéré comme particulièrement dangereux".
L'Association nationale Droits des Victimes (ADV) a déploré que la SNCF se soit "très rapidement exonérée de toute responsabilité dans cette affaire. Je rappelle que depuis 2014, RFF expérimente des 'radars de passage à niveau' destinés à empêcher ce type d'accidents sans, toutefois généraliser ce dispositif pourtant indispensable".
"Les différentes enquêtes permettront de déterminer les circonstances exactes de cet accident", indique dans un communiqué l'entreprise des autocars Faur, propriétaire du car au service de l'agglomération de Perpignan.
Le chef de l'Etat Emmanuel Macron et la ministre des Transports Elisabeth Borne ont réagi sur Twitter.
Toutes mes pensées pour les victimes de ce terrible accident d'un bus scolaire et pour leurs familles. La mobilisation de l'État est totale pour leur porter secours.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 14, 2017
Très vive émotion suite au terrible accident survenu à #Millas dans les Pyrénées-Orientales. Les secours et les services de l'Etat sont pleinement mobilisés. Je me rends sur place immédiatement.
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) December 14, 2017
A Millas, devant la halle des sports où une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les familles, des élèves du collège s'étaient massés avec anxiété, a constaté l'AFP.
Parmi eux, Mehdi, 13 ans, élève de 4ème. "On est arrivés dans la salle polyvalente, on a vu des gens qui pleuraient. On nous a dit qu'il y avait eu un accident", raconte-t-il. "On nous a dit que le bus avait été coupé en deux et qu'il y avait des morts", témoigne Selim, 14 ans.
Le collège sera ouvert vendredi "pour que les élèves puissent libérer leur parole". La mairie de Millas a mis en place un numéro d'urgence, le 04 68 57 35 03.
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