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Июль
2019

Après 43 ans de métier, la dernière tournée du boucher aurillacois Gérard Lafage

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Après 43 ans de métier, la dernière tournée du boucher aurillacois Gérard Lafage

Un air d’adieu dans les coups de klaxon répétés à chaque arrêt. Des souvenirs, des larmes et des rires pour accompagner la dernière tournée de Gérard Lafage, boucher à Aurillac, depuis 43 ans.

« Ça va être dur », prédisait Gérard Lafage, le boucher de l’avenue de la République. Lui, le Cantalien dur au mal, avait l’œil un peu plus humide ce matin-là. En démarrant, une dernière fois, son vieux Peugeot J5, chargé de viandes et de charcuteries, brinquebalé depuis quelques années dans les rues d’Aurillac, d’Ytrac, de Crandelles, de Saint-Paul-de-Salers…, la nostalgie a envahi cet artisan, issu d’une lignée de bouchers.Comme depuis toutes ces décennies, sa mère, qui a fait un temps la tournée avec sa belle-fille, gardera la boutique. La retraite, qui vient à 92 ans, rend tout à coup la vieillesse plus vieille. « Qu’est-ce qu’on va devenir ? », lâche-t-elle, en ravalant ses larmes. Le fils attendri, lui, ne peut retenir les siennes. Ce matin-là, son camion semblait s’élancer à reculons.

Une rose pour les fidèles clientes

Au premier arrêt, le traditionnel coup de klaxon signale sa présence devant une maison, avenue Charles-de-Gaulle. « Elle m’a connu tout petit », s’émeut Gérard tandis que Denise s’approche d’un pas rendu lent par ses 90 ans. « Un petit bifteck, une côtelette d’agneau, un peu de lapin », commande-t-elle, pour la dernière. Et lui de découper selon un vieux savoir-faire, appris de son père. « Un bon boucher comme ça ! Ça me ferait pleurer, té ! », craque-t-elle. Avant de la quitter, Gérard descend de son camion, une rose à la main. « Pour toutes ces années… », tente de remercier l’artisan, la voix brisée, les bras autour de Denise en sanglots.Denise, une cliente de la première heure...Quelques mètres plus loin, il annonce son arrivée chez René. « Comment je vais faire maintenant ? Quand mes enfants viennent, ils le disent que cette viande n’a rien à voir avec d’autres », s’attriste ce retraité, avant de deviser sur le temps qui passe. « Bon, tu me sers quand même ? », tance-t-il son copain. Les deux hommes se chamaillent avec humour pour contenir l’émotion. « Je n’ai jamais demandé le prix ! Bon, des fois, il m’arnaque ! », blague René. Et le boucher de renvoyer avec malice : « Faut prendre l’argent là où il est ! » Au moment de se séparer, les trémolos ont remplacé les rires. « Juste une babiole pour ne pas couper l’amitié… », murmure le commerçant en tendant un petit canif. Le cadeau à la main et le pincement au cœur, René tourne pudiquement les talons.

Un pan de l'histoire d'Aurillac

Gérard repart vers Canteloube où l’attend Marie-Antoinette. « C’est ma maman qui a d’abord été cliente. J’ai pris la suite, puis ma fille, mon petit-fils et les arrière-petits-fils, quand ils sont là, me disent : ‘‘On va voir le boucher, mémé ?” Et ce friton, les petits l’ont aimé ! Cinq générations, voilà ! C’était bien commode mais tout a une fin », déplore cette petite mamie, éplorée devant la rose de Gérard.

Au fil de la tournée de ce boucher et ses 43 ans de service au compteur, c’est un pan de l’histoire d’Aurillac qui défile. Lui, l’enfant du quartier de la gare auquel il est resté fidèle, a vu évoluer sa ville. « Dans les années 70, Canteloube était une cité d’ouvriers car il y avait l’usine Sauvagnat. On était deux bouchers à passer, on se retrouvait en même temps sur le parking et on avait du monde ».

Gérard connaît toutes les rues de Marmiers, du Garric, de Belbex...

Le voilà reparti klaxonner ses au revoir dans les dédales des rues de Marmiers, du Garric, de Belbex… À chaque fois, des souvenirs et des pleurs. « Ça va me manquer, je ne suis jamais allée ailleurs ! », s’épanche Jeanne. Et la dame de conter ses souvenirs de nounous de famille d’accueil, pour retenir un peu plus longtemps son boucher. Gérard, souvent confident, prend le temps d’échanger, mesurant la solitude de ces personnes âgées. Il aura longtemps offert une attention bienveillante, s’inquiétant des volets fermés un peu plus longtemps qu’à l’accoutumée. Avant de partir, l’artisan, les yeux embués, glisse : « J’ai toujours le meuble que votre mari m’a fait ! » Jeanne restera sur ce trottoir à fixer le camion jusqu’à ce qu’il disparaisse de sa vue.

L'émotion de Jeanne, au moment de dire au reboir à Gérard.

Aux petits soins pour ces clients de la première heure, dont il connaît par cœur les habitudes, Gérard fait partie de ceux qui n’oublient rien, ni le mal et encore moins le bien qu’on lui a fait. « En 1988, on m’a volé le camion, qui a été incendié dans un bois. Je suis resté plus de trois mois sans faire de tournées. Je les ai appelés tous les matins pour savoir s’ils voulaient quelque chose. Et je me suis débrouillé pour les livrer. Jamais, ils ne m’ont dit non ! » 

Des roses pour les clientes de la première heure.Pour ces clients en or, l’artisan a offert un service sur-mesure où l’humain prime sur le reste. Ce qui explique la longévité de l’un des derniers ambulants, à Aurillac. « Quand le centre commercial de Belbex s’est monté, les gens venaient moins. Mais, des clients n’ont pas voulu me lâcher, je n’ai pas voulu les lâcher. »Bien sûr, il fallait gagner sa vie, et les Lafage ont travaillé dur. « On n’a jamais compté nos heures, sinon on aurait arrêté depuis longtemps... » Fidèle à ces « résistants », l’artisan passera les saluer une dernière fois.Nicole et son mari vont devoir trouver une alternative à la tournée.

 L’argent n’a jamais été le moteur. « J’ai souvent dit : quoi qu’il m’en coûte, je ne fermerai pas la porte aux gens qui me l’ont ouverte. » Il n’a pas hésité « à faire des kilomètres pour pas grand-chose ». Jusqu’au bout, il servira avec le même élan les 170 euros de commande comme les 6 euros.

Marie-Jeanne et Jacques n'auraient râté le dernier passage pour rien au monde. Très vite, la conversation dévie sur la chasse, le portable chez les jeunes, la chaleur, les truites, les champignons... Et le couple de l’encourager, à sa manière, à quelques heures de la retraite. « Au début, je me suis ennuyée ! », rapporte Marie-Jeanne, ancienne ouvrière de l’usine de parapluies Dalbin qui n’existe plus. « Moi, c’est les kilomètres qui m’ont manqué », renchérit son mari, ancien chauffeur routier.Roger a apprécié son boucher pas commes les autres.

C’est à bord d’un vieux Peugeot J5, usé par les années de route depuis 2006, que le boucher qui, à ses débuts, a connu « la camionnette de Louis la Brocante », file vers d’autres clients. Après Aurillac, Gérard est attendu à Ytrac où il a ses groupies, depuis qu’il a créé cette tournée, il y a 25 ans. Dans cette commune, il croise un ami de jeunesse avec lequel il a joué au foot, une chatelaine, une centenaire, et d’autres anonymes venus se faire servir une dernière fois.

Là encore, tous regrettent la fin de ce service de porte-à-porte. « C’était bien pratique d’avoir le boucher qui vient jusqu’à chez nous. Surtout quand on ne conduit plus et que l’on ne peut pas se rendre facilement à Aurillac. Et puis, quand il faudra transporter ces sacs de viande sous une chaleur comme-ça. Je ne sais pas comment on va faire. Mais on n'aura peut-être l'occasion de vous revoir. Il n'y a pas d'adieu de toute façon... », lâchent, touchés, Annick et Fernand, qui font de larges provisions.À Ytrac, Suzette (101 ans), Françoise et Colette sont venus saluer leur boucher préféré.

Difficile de trouver un successeur sur ce type d’activité. Cela fait bien longtemps que le commerce ambulant, seul, ne nourrit plus son homme. « Un jeune qui se lance, il n’y a aucune rentabilité. Les modes de consommation ont changé. Il y a 20 ans, sur l’ensemble des tournées, j’avais un panel de 300 clients. Aujourd’hui, la semaine tourne autour de 70. La plupart, par la force de l’âge, sont décédés ! »

Gérard n’a jamais manqué le service. « « Je suis passé par tous les temps. Même la neige. J’ai passé des tournées, à monter et démonter les chaînes, plusieurs fois dans la journée. À une époque, il ne fallait pas oublier les chaînes, la pelle, le bac de sable, et une poignée de courage. » Pour la dernière, c’est un soleil radieux qui l’a accompagné vers les derniers villages à servir. Ce jour-là, ce n’est pas le boucher qui a fait commerce, c’est un homme reconnaissant qui a tenu à saluer, un à un, les habitués de cette tournée. Plus qu’une clientèle, Gérard Lafage, des larmes plein la reconnaissance, parle « d’amis ».

Une histoire de famille, avenue de la République, à AurillacGérard Lafage, en compagnie de sa mère et sa femme.« Mes parents avaient une boucherie, qui venait de mes grands-parents, au 73, avenue de la République », raconte Gérard Lafage. Il est né et a grandi dans ce quartier de la gare. « Mes parents ont été expropriés en 1973, ils ont galéré pendant trois ans et ont décidé de se relancer avec un camion », se souvient avec douleur le boucher. Il est alors devenu apprenti, auprès de ce père à qui il doit l'essentiel, avant d’obtenir son CAP. « J’avais un brevet d’étude, j’aurais pu faire autre chose. J’ai vu mes parents dans la mouise, je suis venu les aider. » « En 85, mes parents ont pris la retraite et j’ai repris l’affaire. En 87, j’ai créé un point de vente, au 106, avenue de la République, qui n'était pas une boucherie ». De nombreux bouchers étaient présents dans la rue aux débuts de Gérard, lui et sa mère ont fait partie des derniers mohicans...

Photos : Christian StavelChemcha Rabhi





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