Gaspard des Montagnes et Henri Pourrat au cœur des œuvres de François Angéli dans une exposition à Ambert
Le centenaire du roman « Gaspard des Montagnes » donne lieu à de nombreuses manifestations dont une exposition au moulin Richard-de-Bas. On peut y découvrir le travail de François Angéli.
Quand on évoque le nom de François Angéli, on pense tout d’abord aux bois gravés. Et la salle des Mésanges du moulin Richard-de-Bas en regroupe en ce moment une centaine. « Nous avons également environ 250 gravures tirées de bois gravés, détaille Aurélien Missonnier, membre de la Société des Amis d’Henri Pourrat. La plupart de ces bois nous ont été prêtés par des privés : collectionneurs, amoureux de ces objets ou passionnés par François Angéli ».
Car l’artiste était aussi peintre et sculpteur. Il a également réalisé des médailles dont quelques exemplaires, prêtés par l’entreprise Béraudy-Vaure, font partie de l’exposition.
Une salle dédiée à Gaspard des montagnesAu centre de la salle des Mésanges, ce sont les bois dédiés à Gaspard des montagnes qui sont présentés. « Nous avons aussi mis des éditions du livre sur beau papier. Les ouvrages ne sont pas tous imprimés sur papier Richard-de-Bas mais toutes les éditions sont sur papier d’Ambert, précise Aurélien. Le grand bois, ou plutôt son cliché métal qui représente Gaspard nous a été prêté par Annette Lauras, fille d’Henri Pourrat ». C’est parce que les bois gravés sont fragiles et s’usent au fur et à mesure des impressions que l’on en tire, que la plupart ont été reproduits sur métal. L’édition de gravures est ainsi à l’identique mais permet de sauvegarder les bois originaux. Pour les impressions qui ont été réalisées dernièrement au Bief, ce sont des clichés polymère des bois gravés qui ont été utilisés.
Avec l'amitié d'Henri PourratCette exposition rend hommage à la belle amitié qui a uni Henri Pourrat et François Angéli. L’auteur ambertois a également été très proche de Jean Angéli, frère de François. Mais Jean a été tué lors de la Grande Guerre. « L’amitié qu’Henri Pourrat portait à Jean Angéli, il l’a reportée sur son frère François, explique Jacqueline Dajoux, membre du Grahlf et organisatrice de l’événement. L’auteur a beaucoup aidé François dans son travail et l’a aussi très souvent recommandé ».
Une source d'inspirationSi l’œuvre d’Henri Pourrat a très largement inspiré François Angéli pour la réalisation de ses bois gravés, la vie quotidienne du territoire a aussi été un de ses sujets de prédilection.
Ses bois gravés témoignent de la fin de la vie rurale et la vie pastorale « Dans le contexte de l’œuvre gravée, il s’agit de décrire une réalité, de porter son regard sur le réel. Or ce réel est ce monde qui est sur le point de disparaître. Ses bois gravés témoignent de la fin de la vie rurale et la vie pastorale où l’ordre des choses s’harmonise autour de la terre nourricière et du travail, écrit Lionel Zwenger. Les bois gravés d’Angéli montrent concrètement la réalité humaine du Livradois-Forez : ses hommes et ses femmes, ses paysages, ses moulins à papier « couronnés » de leurs séchoirs, le travail des paysans et des papetiers, ses villages, la ville d’Ambert blottie entre ses deux montagnes au milieu de cette vallée fertile où la collégiale Saint-Jean semble protéger et rassurer les habitants comme un parent bienveillant ».
Et pour Henri Pourrat lui-même, « Ce qui fait François Angéli n’est-ce pas, sous une noble mélancolie, une application très grande mariée à une grande sensibilité?? ».
L’exposition est visible jusqu’au 15 septembre au moulin Richard-de-Bas. Elle est itinérante et sera ensuite installée du 20 septembre au 15 novembre au Château de Mons, du 17 novembre au 28 décembre à la mairie de Saint-Amant-Roche-Savine puis du 14 janvier au 14 février 2020 au centre culturel Le Bief, et enfin en avril 2020 à la Gare de l’Utopie de Vertolaye.