Le Département du Cantal prépare un budget 2021 pour faire face aux conséquences de la crise du coronavirus
Crise sanitaire oblige, le budget 2021 du conseil départemental du Cantal s’annonce marqué par une hausse des dépenses. Mais l’exécutif prévoit un plan de relance pour 2021-2024.
Le Cantal prépare son budget pour faire face à la crise. Réunie en visioconférence ce vendredi 13 novembre, l’assemblée départementale a abordé les orientations budgétaires pour 2021. Si l’impact économique et social du coronavirus devrait avoir des conséquences sur les finances du Département, son président Bruno Faure (Les Républicains) reste optimiste.
Notre volontarisme et notre rigueur de gestion nous permettent, cette année, de vous proposer un budget particulièrement ambitieux.
Un plan de relance de 30 M€ pour la période 2021-2024Le conseil départemental va mettre un place un plan de relance départemental de 30 M€ sur la période 2021-2024, soit une capacité d’investissement qui passerait à 36 M€ en moyenne sur les quatre prochaines années (contre 29 M€ ces dernières années). Et ce, malgré une stagnation des recettes de fonctionnement, une augmentation des dépenses notamment sociales (qui, avec la masse salariale, représentent 75 % du budget de fonctionnement) et le surcoût de 3M€ lié à la crise du Covid-19. L’exercice ne s’annonce pas facile.
Grâce à l'excédent de 19 M€ dégagé en 2019Pour y parvenir, Bruno Faure table sur une augmentation des recettes d’investissement notamment des subventions (régionales, européennes et d’État), sur un recours à l’emprunt de 14 millions, « mais sans augmenter l’encours de la dette », assure-t-il, et sur l’utilisation des 19 millions dégagés lors de l’exercice 2019. Ce qui lui permettra d’investir dans son parc immobilier (modernisation des collèges, transition énergétique), ses infrastructures routières, l’agriculture, le tourisme (diversification de la station du Lioran)….
« Ce choix présente plusieurs vertus : appuyer le plan de relance de l’Etat et soutenir nos entreprises cantaliennes, et ainsi l’emploi, fortement malmenés par la crise sanitaire, et confirmer notre soutien aux communes par une augmentation de 500.000 euros du Fonds Cantal solidaire pour accompagner leurs investissements. »
Un effort que le président espère voir doubler « si l’État venait nous accompagner avec son Plan de relance de 100 milliards ».
Un scénario plutôt bien accueilli par la majorité et l'oppositionUn scénario de relance plutôt bien accueilli par l’ensemble des élus départementaux, majorité comme opposition. Josiane Costes (Groupe du rassemblement démocratique) a salué « les gages d’un État protecteur sur les maintiens de ses dotations pour 2021 », alors que des risques pesaient sur les finances « comme l’impact de la réforme fiscale », a rappelé Bernard Delcros (Rassemblement et ouverture pour le Cantal). D’autres sujets sont encore sur la table, « comme l’augmentation du RSA (1 M€ en plus sur les finances du Département selon les projections, NDLR). »Si Alain Calmette (LREM) approuve ce plan, « compte tenu de l’impact du Département dans l’économie (75 % de ses investissements profitent aux entreprises locales, NDLR) », il note que cela se fait avec des contreparties « fortes » :
Une épargne nette divisée par deux, un fonds de roulement de 19 M€ qu’on assèche et un arrêt de la politique de désendettement du Département.
C’est d’ailleurs ce qui n’a pas convaincu Gérard Salat (PS). Lui voit là « des clignotants au rouge ».
« Je ne suis pas un magicien. C’est un parti pris qui vous est proposé. Mais le Cantal a une opportunité à saisir, dans une société où la métropolisation semble avoir trouvé ses limites. »
Ancien président de l’assemblée, Vincent Descœur (majorité) confirme :
Tous nos investissements doivent nous permettre de récolter les fruits de la politique d’image que nous menons depuis plusieurs années. Avec cette crise, nombre de nos concitoyens aspirent à avoir des projets de vie dans des départements comme le nôtre.
Emmanuel Tremet