Après deux nuits de gel, les vignerons de Corrèze craignent plus de 50% de pertes

Dans le sud du département, notamment à Branceilles, le froid nocturne a quasiment anéanti toute la récolte de blanc. Les rouges s'en sortent mieux, mais avril n'est pas encore fini.

Pour la deuxième nuit consécutive, entre le 7 et 8 avril 2021, la Corrèze a connu des températures nocturnes très basses, jusqu'à -4° sur Brive, -6° sur Ussel ou encore -8° sur la Xaintrie et le secteur de Saint-Privat. A Meymac, le record de froid enregistré le 5 avril 1975 a été battu : - 7,2 ° contre - 7 °.

Dans le sud du département, la commune de Branceilles, au centre du vignoble des 1.001 pierres, a vu le thermomètre chuter jusqu'à - 4°. "On avait déjà pris la nuit précédente, constate Philippe Leymat, le président de la cave viticole. Les blancs étaient bien avancés avec la chaleur de fin mars. Quasiment tout est perdu".

Tous cépages confondus, le responsable estime les pertes à "plus de 50 %" sur ces 35 hectares de vigne, divisés en une quarantaine de parcelles. La moitié de la surface est cultivée en bio.

En Corrèze, le gel laissera des dégâts sur les futures récoltes dans les vergers et les vignes

Président de la fédération des vins de la Corrèze et producteur de vin paillé dans la vallée de la Dordogne, à Brivezac, Jean Mage dresse le même constat : " Pour l'ensemble du vignoble corrézien, je pense qu'on sera à plus de 50 % de pertes, tous cépages confondus".

Y aura-t-il seulement un millésime 2021 du vin paillé ? Rien n'est moins sûr : " Sur ces vignes, on enregistre entre 90 et 100 % de pertes. La situation n'est pas joyeuse", commente Jean Mage. Sur son vignoble, tout s'est joué dans la nuit du 6 au 7 avril ; "après, il n'y avait plus rien à sauver".

Le responsable se méfie encore de ce drôle de printemps, même pour les raisins noirs : "Ils ne sont pas encore trop sortis et la météo des prochains jours ne devraient pas les inciter à trop s'épanouir. Mais on est encore loin des saints de glace  (du 11 au 13 mai, NDLR) ! "

Installée à Allassac, près de Brive, la cave coopérative des coteaux du Saillant, semble un peu moins touchée, avec une première évaluation de pertes, "entre 20 et 30 % ". Tout le monde surveille de près les prévisions météos (de la pluie, puis encore du froid le matin) et personne ne se risque à donner un pronostic sur la qualité de la future récolte.

Eric Porte