Saint-Georges-d'Aurac (Haute-Loire) doit aménager sa station d'épuration pour neutraliser le Covid dans les eaux usées
Relevée par des analyses régulières, la présence de traces du virus entraînant le Covid-19 dans les stations d’épuration françaises contraint certaines communes, en fonction de leur équipement, de procéder à des aménagements ou traitements avant l’épandage des boues.C’est le cas à Saint-Georges-d’Aurac où « il a fallu que l’on trouve une solution », signale le maire Alain Garnier, dont la station d’épuration, dite « à boues activées », comprend plusieurs bassins dans lesquels circulent les eaux usées avant de ressortir clarifiées.
Du lait de chaux« La pollution est traitée au niveau du bassin d’aération, explique Jérémy Curabet, agent d’exploitation en assainissement au Syndicat de gestion des eaux du Brivadois. C’est là que se trouvent les bactéries. » Des milliers qui « prolifèrent tout le temps. » D’où la nécessité de « les extraire régulièrement pour avoir un taux stable, entre 2 et 4 grammes par litre. » L’excédent part dans un silo de stockage que la commune, Covid oblige, vient d’équiper d’un agitateur. « Nous avons déversé 2.000 litres de lait de chaux pour tuer toutes les bactéries et les germes, poursuit Jérémy Curabet. Et pendant une dizaine de jours, on agite » pour une homogénéité des boues. Pas question pour autant d’aller les épandre dans la foulée dans la nature. « Nous effectuons un prélèvement qui est envoyé pour analyse dans un laboratoire », complète le technicien. Et en fonction du résultat, elles prennent ou non le chemin des champs.
Et un agitateurPlus généralement, les traitements sont différents en fonction des équipements. L’hygiénisation est réalisée directement en station, comme à Saint-Georges-d’Aurac, ou effectuée par l’entreprise qui récupère les boues pour du compostage. Les stations à roseaux, elles, ne stockent pas les boues…
« La collectivité se doit d’être vigilante en permanence »
L’installation de l’agitateur dans le silo de 50 m³, vidé deux fois par an, représente un investissement d’environ 8.000 € pour la commune de Saint-Georges-d’Aurac, qui pourra bénéficier d’une aide de l’Agence de l’eau dans la fourchette de 30 à 60 %. Les 2,7 tonnes de lait de chaux se chiffrent à 485 € HT. Et avec l’achat de masques, gel et autres dispositions antivirus, le Covid-19 finit par peser financièrement dans le budget des communes.
« Il faut gérer cette crise le plus professionnellement possible pour préserver la population, souligne Alain Garnier. La collectivité se doit d’être vigilante en permanence… »
Jean-Luc Chabaud