Ils revendaient toutes sortes de drogues à Aigueperse (Puy-de-Dôme) : "un marché de stupéfiants à ciel ouvert"
Le trafic durait depuis au moins dix-huit mois et alimentait les secteurs d’Aigueperse et de Riom. « Un marché de stupéfiants à ciel ouvert », dépeint Hervé Lhomme, procureur de la République. « Résine de cannabis, héroïne, cocaïne… Il y avait tout ce qu’on voulait, c’était à la demande. »
Une bande avec un chefDans le box, ce mercredi après-midi : trois prévenus âgés de 20 à 32 ans, jugés en comparution immédiate. Ils ont été interpellés en avril dernier et cette semaine, au terme d’une longue enquête, menée par les gendarmes. Un autre, tout juste majeur, comparaît libre.
La plupart ont été mis en cause par des consommateurs. Certains de ces clients ont évoqué de « grande quantité » d’héroïne revendue et ont décrit une structure bien organisée, avec un chef à sa tête.« Le petit caïd de la bande », affirme Hervé Lhomme. « C’est lui qui fixe les rendez-vous, lui qui fait pression sur une nourrice, laquelle est handicapée. Tout le monde le craignait à Aigueperse. » Il demande dix-huit mois de prison ferme, avec maintien en détention, à son encontre.
« Je ne comprends pas le schéma décrit, ce n’est pas un gros réseau. »
« La contrainte qu’il aurait exercée ne ressort pas du tout des écoutes et il n’est pas établi qu’il vivait grassement de ce trafic », appuie Me Mélanie Métivier, son avocatePour les trois autres prévenus, décrit comme des revendeurs, Hervé Lhomme veut des peines allant d’un an de prison avec sursis à un an de prison ferme. « L’immaturité mais aussi la contrainte et la menace, est-ce que ça mérite un an de prison ferme ? », proteste Me Anthony d’Aversa Adolph.
"Ce n'était pas la bonne solution"Son client ? Un maçon qui perd son travail avec la crise sanitaire et tombe dans le trafic pour payer sa consommation et ses dettes. « La solution qu’il a trouvée n’était pas la bonne mais il n’a pas tiré un centime de cette activité. »Me Fabienne Loiseau, conseil d’un autre prévenu, plaide aussi l’accident de parcours. « Dans l’histoire de chacun ressort assez souvent des ruptures parentales. Mon client a essayé de trouver une autre famille, il n’est pas tombé sur la bonne. »
Les peines. Kevin Lambert est condamné à trois ans de prison dont dix-huit mois assortis d’un sursis probatoire, avec maintien en détention ; Mickaël Brenot à deux ans dont douze mois assortis d’un sursis probatoire, avec maintien en détention. Les deux autres prévenus écopent d’un an dont six mois assortis d’un sursis probatoire, avec maintien en détention et huit mois de sursis probatoire.
Olivier Choruszko