Assises de l'Allier : un homme de 72 ans jugé pour le meurtre du conjoint de son ex-compagne
Un habitant de Désertines est jugé par la cour d’assises de l’Allier à Moulins depuis ce mercredi 19 mai. Il est accusé d’avoir tué le conjoint de son ex-compagne d’un coup de fusil de chasse lors d’une soirée chez lui. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.
Serge Chartier, un habitant de Désertines (Allier), est jugé par la cour d'assises de l'Allier, à Moulins, à partir de ce mercredi 19 mai. Il est accusé d'avoir tué Christian Fourmann, le conjoint de son ex-compagne, le 12 février 2019, au cours d'une soirée chez lui.
Un enregistrement de quatre minutesGrâce à un enregistrement de près de quatre minutes, la cour a pu imaginer, lors de ce premier jour de procès, la scène qui s’est jouée, le 12 février 2019, à Désertines.
Au téléphone avec les sapeurs-pompiers, la compagne de la victime, et ex-conjointe de l’accusé, appelle à l’aide. Les deux hommes, avec qui elle passe la soirée, viennent d’avoir une altercation sur fond d’alcool. Elle explique difficilement les évènements à l’opératrice qui a pris son appel… quand une détonation retentit.
Christian Fourmann, 50 ans, vient de se faire tirer dessus. Il est touché par une quarantaine de plombs au niveau du cou et de la mâchoire. Une voix d’homme se fait entendre : « Fumier ! Rien à foutre, c’est un pourri ! » La violence des mots après celle des actes.
L'accusé reconnaît avoir tiréDans le box des accusés, Serge Chartier, quasi stoïque, reconnaît être l’auteur du tir qui se révélera mortel pour Christian Fourmann.
« On faisait un apéro chez moi et on a bu un petit coup de trop. Ensuite il y a eu une parole de travers et il a voulu m’étrangler. »
Des échanges de coups auraient suivi et Christian Fourmann serait alors sorti quelques instants à l’extérieur, « pour prendre l’air ». Serge Chartier en aurait profité pour prendre un fusil et le charger. « Et quand il est revenu, j’ai tiré. »
Le président de la cour d’assises interroge l’accusé, désormais âgé de 72 ans, sur ses intentions : « Au moment où vous tirez, vous vouliez l’éliminer de votre vie ? » « Non, j’ai pas visé un endroit en particulier. J’ai juste tiré comme ça. »
Meurtre, viol et assassinat devant la cour d'assises de l'Allier à Moulins (Allier)
Le président lance : « C’est l’arme qui a fait ce qu’elle voulait, c’est ça ? » « Exactement ! » « Vous croyez que c’est sérieux de soutenir ça devant une cour d’assises ? », rappelant à l’accusé qu’il avait à plusieurs reprises déclaré, au cours de l’instruction, avoir visé le thorax.
Des explications confuses« Et pourquoi ne pas vous être contenté de le menacer avec cette arme ? Pourquoi avoir tiré ? », questionne le magistrat. Mais les réponses de l’accusé restent confuses, et bien souvent contradictoires. Il évoque « un coup de colère », puis la « peur » que lui aurait inspiré la victime.
Le président avance cependant : « Est-ce qu’il n’y avait pas l’envie de lui donner une bonne leçon ? N’étiez-vous pas jaloux qu’il soit désormais avec votre ex-compagne ? » « Non, je ne pensais à rien. »
Le procès se poursuit ce jeudi 20 mai à Moulins.
Laura Morel