Algérie: le patron des renseignements limogé
Surnommé Toufik, le général Mediène, dont le visage apparaît rarement sur des photos, a été remplacé par le général Athmane Tartag, spécialiste de la lutte contre les groupes armés et conseiller spécial du président Bouteflika. "Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis fin aux fonctions du chef du Département du Renseignement et de la Sécurité", lit-on dans le communiqué de la présidence, reproduit par l'agence algérienne de presse APS, qui stipule que Tartag lui succédera et que Mediène a été "admis à la retraite".
Un rôle de "faiseur de roi"
Selon les analystes, le général Mohamed Mediène, né en 1939, jouait de longue date un rôle de "faiseur de rois" en cherchant à influer, en coulisse, sur les choix politiques du régime, et Abdelaziz Bouteflika a voulu de la sorte restreindre le poids exercé par les services de renseignement. Pour l'analyste Anis Rahmani, spécialiste des questions de sécurité, "Bouteflika veut un Etat davantage dominé par les civils, sans ingérence du DRS en politique". "Le départ de Mediène, je crois, marque la fin de l'ère du DRS en tant qu'instrument politique", a-t-il ajouté.
Les changements au sein de l'appareil de l'Etat sont observés de près en Algérie, partenaire essentiel des Occidentaux dans la lutte contre l'islamisme armé. Agé de 78 ans, Abdelaziz Bouteflika a été réélu à un quatrième mandat en avril 2014 mais il est rarement apparu en public depuis l'attaque cérébrale dont il a été victime en 2013, ce qui alimente les rumeurs sur son aptitude à rester en place jusqu'à la fin de son actuel mandat, qui prendra fin en 2019.
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