Valls rejette la proposition de Sarkozy sur le réfugié de guerre et ironise sur son "Schengen 2"
Manuel Valls a rejeté mercredi la proposition de Nicolas Sarkozy d'instituer un statut de réfugié de guerre, tout en ironisant également sur la proposition de l'ancien chef de l'Etat d'un "Schengen 2".
"Je sais que certains proposent de créer un nouveau statut reconnu aux seuls réfugiés fuyant la guerre, et qui durerait le temps du conflit. J'examine toute proposition avec intérêt. Mais quel est donc ce besoin de créer quelque chose qui existe déjà, qu?il s?agisse de la protection temporaire européenne ou de la protection subsidiaire prévue par le droit français?", a lancé Manuel Valls dans son discours à l'ouverture du débat à l'Assemblée nationale sur l'accueil des réfugiés.
"Ceux qui pensent faire, par ce biais, échec au droit d?asile, se trompent. Qu'ils relisent la directive européenne en question (...) Moi, je l?ai fait. Octroyer une protection temporaire ne prive en aucun cas du droit de demander l?asile. Et ceux qui l?obtiendront ? c?est cela l?asile ? pourront décider de rester, parce qu?ils ont fait leur vie ici, ou de rentrer dans leur pays d?origine quand les conditions le permettront", a poursuivi le Premier ministre, sans citer le nom de M. Sarkozy.
Le Premier ministre a également répondu à une autre proposition de Nicolas Sarkozy, celle d'un "Schengen 2", là encore sans citer nommément l'ancien chef de l'Etat, une mesure qui selon lui reprend en réalité la politique gouvernementale.
"Qu?y a-t-il derrière cette proposition? J'ai compris que Schengen 2 c'était le respect des règles de Schengen 1. C'est une position qui a pour principal vertu de ne pouvoir susciter que l'unanimité et le rassemblement", a-t-il ironisé.
"J'ai aussi compris qu'il s'agissait de mettre en oeuvre une politique européenne et un contrôle efficace des frontières extérieures de l'Union européenne. C'est à dire faire ce que nous faisons, faire ce que je vous propose, j'en déduis donc que Schengen 2, c'est le bon sens qui inspire le gouvernement, auquel parfois se rajoute le goût de la polémique inutile sur les sujets migratoires", a-t-il dénoncé.
Quant à l'abolition de Schengen, défendue par le Front national, "c'est le condensé parfait de ce qu?est le populisme : une pensée qui se nourrit de la catastrophe et des difficultés, une pensée qui n?apporte aucune solution et qui nous mettrait en difficulté par rapport à notre sécurité", a fustigé M. Valls.