Manifestation contre le terrorisme à Ankara
«Nous voulons montrer l'unité et la fraternité des 78 millions d'habitants de ce pays sous le drapeau turc. Il n'y a aucun emblème politique, aucun insigne de parti», a expliqué Bendevi Palandoken, le président du syndicat TESK, un des organisateurs. «Nous sommes ici pour dénoncer le terrorisme et exiger qu'il cesse», a-t-il ajouté. De violents affrontements ont repris depuis la fin du mois de juillet entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les attentats des rebelles et les opérations militaires de représailles se succèdent à un rythme quotidien, surtout dans le sud-est à majorité kurde du pays. Selon un bilan officieux, ces violences ont déjà fait plus de 120 morts dans les rangs de l'armée et de la police et plusieurs centaines de tués dans ceux du PKK.
Cette escalade a mis un terme aux fragiles discussions de paix engagées fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec le PKK dans l'espoir de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984. Tout au long de leur parcours, de nombreux manifestants ont sévèrement condamné le mouvement rebelle, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays étrangers.
«Les terroristes doivent être supprimés. Ca suffit !», a proclamé Sebahattin Sevinc, 58 ans. «Nous voyons tous les jours à la télé les enterrements de nos martyrs», a renchéri Leyla, 47 ans, «ces morts sont nos fils et nos frères, nous voulons la paix».
Dans le défilé, certains ont aussi mis en cause les opérations ordonnées par le gouvernement. «Le PKK est une organisation terroriste, brutale et illégitime, mais le combat contre le terrorisme doit être mené dans le cadre de la loi», a rappelé le président du barreau de Turquie, Metin Feyzioglu. Le président Recep Tayyip Erdogan doit s'exprimer dimanche à Istanbul lors d'un autre grand rassemblement contre la «terreur», où sont attendus plusieurs dizaines de milliers de ses partisans. Les détracteurs du chef de l'Etat l'accusent d'attiser les tensions nées des combats entre l'armée et le PKK pour remporter les élections législatives anticipées du 1er novembre.
LIRE AUSSI:
Turquie : au moins 30 morts dans une attaque attribuée à l'Etat islamique
La Turquie bombarde des bases de l'État islamique