Turquie: les migrants d'Edirne s'approchent de la frontière grecque
Plusieurs centaines de migrants, pour l'essentiel des réfugiés syriens regroupés depuis mardi autour de la ville turque d'Edirne (nord-ouest) dans l'espoir d'entrer en Europe, se sont rapprochés vendredi de la frontière grecque, a constaté un photographe de l'AFP.
En début d'après-midi, les migrants ont quitté leur camp de fortune dressé en bordure d'autoroute et ont marché pendant plus d'une heure vers la ville, avant d'être stoppés par les gendarmes à une dizaine de kilomètres de la frontière.
Ce groupe s'était installé mardi dans la région après un appel relayé sur les réseaux sociaux leur recommandant d'éviter désormais la traversée périlleuse de la mer Egée entre les stations balnéaires du sud-ouest turc et les îles grecques.
Les autorités turques leur avaient jusque-là interdit d'approcher la haute barrière métallique qui sépare la Turquie de la Grèce.
"Si un pays lance une invitation aux réfugiés, nous les y enverrons avec nos propres avions et nos propres bus. Mais aucun pays n'a accepté de les héberger", avait expliqué plus tôt devant la presse le gouverneur d'Edirne, Ali Sahin.
Une délégation des migrants bloqués près de la Grèce devait rencontrer vendredi le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu mais elle a été reportée en raison de l'emploi du temps du chef du gouvernement.
"Ils continuent à nous faire des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir", s'est agacé un des représentants des réfugiés, Mohammed. "On va marcher vers la Grèce parce qu'on n'est pas convaincus (...) on va d'abord aller jusqu'à Edirne et s'y arrêter. Et si on ne peut pas voir Davutoglu, on ira jusqu'à la frontière grecque", a-t-il dit à l'AFP.
Plus de 500.000 migrants ont traversé les frontières extérieures de l'UE entre janvier et août, selon l'agence européenne Frontex, dont plus de la moitié sont entrés par la Grèce.