Christian Sarron, avant le Grand Prix du Qatar en MotoGP : « Fabio Quartararo fait peur à ses adversaires »
Avant le début de la saison de MotoGP ce week-end à Losail (Qatar), Christian Sarron, ancien vainqueur de Grand Prix en 500cc, revient sur les chances de Fabio Quartararo et de ses adversaires.
Quatre mois après, le champion du monde MotoGP, Fabio Quartararo, remet son titre en jeu à partir de ce week-end, au Qatar. L’ancien pilote auvergnat, Christian Sarron, estime que la défense de ce titre ne sera pas facile.
Est-ce que Fabio Quartararo peut conserver son titre ?
« L’an dernier il a montré un talent et une maitrise totale. Il a dominé la saison et il n’y a pas de raison pour qu’il ne soit pas de nouveau très fort avec la confiance qu’il a engrangée. Après ce qu’il a réalisé l’an passé, il fait peur à ses rivaux.
Mais, il y a de nouveaux paramètres. Le premier et le plus gênant, c’est Marc Marquez. L’an passé, il n’était pas totalement remis et il n’avait pas sa confiance habituelle qui lui permettait de dominer tout le monde avant ses blessures.
« Même à 90% Marc Marquez sera dur à battre. »
La question qui se pose c’est : est-ce qu’il va retrouver son physique et sa confiance qui le rendait presque imbattable ? Ça me paraît difficile, mais même à 90 % il sera dur à battre. L’an passé il a quand même gagné trois fois. »
Quels sont les autres adversaires de Fabio ?
« Il y a des jeunes qui arrivent et qui peuvent créer la surprise : Enea Bastianini, Brad Binder, Jorge Martin… Le premier a vraiment surpris l’an passé sur une moto qui avait deux ans. Il a été très fort notamment lors des fins de course. Il aura du meilleur matériel cette saison.
Il y a aussi des valeurs sûres. Le premier, c’est l’adversaire de Fabio l’an passé : Francesco Bagnaia sur la Ducati. Il a une machine superbe, il aura progressé, engrangé une année d’expérience et il a été très fort en fin de saison. »
Est-ce que Fabio Quartararo a la moto pour se battre contre les pilotes Ducati ?
« Il se plaint mais Rossi, Viñales ou Zarco faisaient pareil lorsqu’ils étaient chez Yamaha alors qu’ils gagnaient ou faisaient des podiums. Là, Fabio a été champion du monde haut la main. Ça veut dire que l’ensemble pilote-machine est performant sinon il n’aurait pas été champion du monde.
« L'ensemble pilote-machine est performant sinon il n'aurait pas été champion du monde. »
Évidemment, en vitesse de pointe, la Yamaha est handicapée. Mais c’est une machine très efficace sur la durée d’une course. Ça ne suffit pas d'avoir la moto la plus rapide, il faut aussi qu'elle soit homogène, qu'elle ne dégrade pas trop les pneus, qu'elle soit facile à régler et à conduire et ça c'est la force de la Yamaha. »
De son côté, Johan Zarco court derrière sa première victoire, peut-il l’obtenir ?
« L’an passé, il avait bien débuté mais sur l’ensemble de la saison il n’avait pas été aussi fort que Bagnaia ou Quartararo. Il avait souvent la meilleure moto mais n’a pas réussi à gagner. Cette année, il aura encore la moto et les cartes en main pour tirer son épingle du jeu. »
Est-ce que Zarco joue sa place en MotoGP cette année avec les jeunes qui poussent chez Ducati ?
« C'est difficile à dire, mais on peut s'interroger à juste titre. Si l'ensemble des jeunes progressent, sachant que Martin et Bastianini ont déjà été très forts, alors que Zarco semble être sur un plateau, il peut être en danger. Mais, rien n'est joué. Il peut se ressaisir, bien démarrer et finir en beauté.
Néanmoins, si les trois ou quatre jeunes pilotes qui arrivent chez Ducati sont au niveau de Johan Zarco, forcément ça va le mettre dans une position délicate. Dans ce sport, comme dans les autres, quand des jeunes se montrent au niveau des pilotes plus anciens, on leur fait confiance pour l'avenir. »
Mathieu Brosseau