L'agresseur d'Yvan Colonna mis en examen pour tentative d'assassinat "terroriste"
Des milliers de personnes ont protesté dimanche à Corte, en Corse (France), contre la violente agression en prison du militant indépendantiste corse Yvan Colonna par un codétenu, qui a été mis en examen pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
A Paris, l'agresseur d'Yvan Colonna, Franck Elong Abe, 35 ans, a été mis en examen dimanche pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et placé en détention provisoire, dans le cadre d'une information judiciaire également ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste".
Devant la presse, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a souligné que "pour la cinquième fois depuis 2016, c'est dans un établissement pénitentiaire qu'un crime terroriste a été commis par les djihadistes".
Retracer le parcours de l'agresseurL'enquête s'attachera à "retracer avec la plus grande minutie le parcours en détention" de l'agresseur, "déterminer la totalité de ses contacts notamment parmi les personnes partageant son idéologie", a indiqué M. Ricard.
Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines, dont une de neuf ans pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme", a, lors de sa garde à vue, expliqué son acte "par ce qu'il considérait comme des blasphèmes" proférés selon lui ces derniers mois par Yvan Colonna, a indiqué M. Ricard.
Le militant corse aurait notamment déclaré quelques jours avant l'agression qu'il "crachait sur Dieu", selon M. Ricard.
Le pronostic vital d'Yvan Colonna, dans le coma depuis qu'il a été agressé mercredi, est "toujours engagé", selon M. Ricard.
Plusieurs milliers de manifestants à CorteYvan Colonna, militant favorable à l'indépendance de la Corse, une île française en mer Méditerranée, a été condamné en 2011, après trois procès, à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, qu'il a toujours nié. Il avait été arrêté en 2003.
A Corte, 4.200 personnes selon la préfecture, 15.000 selon les organisateurs, ont défilé derrière des banderoles "Gloire à toi Yvan" et "Etat français assassin", dénonçant la responsabilité des autorités dans l'agression qui a laissé dans le coma Yvan Colonna.
Des incidents ont éclaté en fin de manifestation, des groupes lançant projectiles et "bombes agricoles" (bombes artisanales) sur les forces de l'ordre massées pour protéger l'accès à la sous-préfecture.
Ces dernières ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes, a constaté une équipe de l'AFP.