Wall Street sous influence de l'étranger et de la Chine, faute d'éclaircissements de la Fed
Wall Street, presque stable sur la semaine après avoir été laissée dans le plus grand flou sur les perspectives monétaires et économiques par la Réserve fédérale, pourrait se laisser influencer la semaine prochaine par l'actualité internationale, notamment chinoise.
Depuis la clôture de vendredi dernier, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 0,29%, à 16.384,79 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a dégagé une hausse minime de 0,10%, à 4.827,23 points.
L'indice élargi S&P 500, particulièrement suivi par les investisseurs, n'a cédé que 0,15%, à 1.958,08 points, en dépit de la chute des indices vendredi, au lendemain de la décision de la Réserve fédérale de laisser ses taux inchangés.
"Il y a une semaine, si on avait demandé aux investisseurs quel serait l'impact d'un maintien des taux bas par la Fed, il auraient répondu que cela déboucherait sur une hausse (du marché) et, du coup, cela a fait monter les indices" en début de semaine, avec les prédictions que la Fed resterait attentiste, a souligné Michael James, chez Wedbush Securities.
Les investisseurs ont en effet tendance à voir dans les taux planchers, en vigueur depuis fin 2008, un soutien à la croissance dont ils ne sont pas sûrs que l'économie américaine puisse se priver.
"Le fait qu'il n'y ait pas eu de hausse des taux explique qu'on soit (stables) sur la semaine", a ajouté M. James.
Toutefois "la Fed n'a pas apporté beaucoup de clarté", ce qui a conduit le marché à tenter de se stabiliser au niveau d'avant l'envolée du début de semaine, a noté pour sa part Tom Cahill, chez Ventura Wealth Management.
"Il va falloir une semaine pour digérer" les annonces de la Fed, a prédit Evariste Lefeuvre, chez Natixis, qui prévoit que le marché va désormais fluctuer au gré des "anticipations sur un prochain mouvement (de la banque centrale), en décembre ou en 2016".
- Faibles volumes et volatilité -
Du côté de l'actualité, la semaine prochaine s'annonce pauvre en statistiques. "Je regarderai quand même les chiffres sur l'immobilier puisque le logement est un des rares secteurs positifs de l'économie américaine", a dit M. Cahill.
On attend les chiffres sur les reventes de logement d'août lundi, puis les ventes de logements neufs jeudi.
L'indice sur les commandes de bien durables est également attendu jeudi, avant les chiffres sur la confiance des consommateurs et la troisième estimation du produit intérieur brut du deuxième trimestre vendredi.
"Mais il y aura aussi un indice sur l'activité manufacturière en Chine la semaine prochaine", a souligné M. Cahill, estimant que s'il s'avère encore plus mauvais que prévu, "cela pourrait perturber les marchés".
Le 21 août, l'indice PMI des directeurs d'achat pour la Chine avait affiché un lourd recul, à 47,1 contre 47,8 en juillet, et Wall Street, en pleine phase de correction, avait lourdement chuté, tout comme les Bourses asiatiques et européennes.
"Maintenant que la Fed semble hors jeu pour le reste de l'année, la Chine, et les marchés émergents en général (...) vont avoir un rôle accru dans la volatilité des marchés, donc tout ce qui trouble la Chine se reflètera ici aux Etats-Unis", a souligné M. Cahill, estimant que "jusqu'à ce que débute la saison des résultats (fin octobre), malheureusement, les investisseurs s'intéresseront beaucoup à l'étranger".
Michael James pour sa part a indiqué qu'il guetterait d'éventuels avertissements sur résultats d'entreprise alors que le troisième trimestre touche à sa fin.
En tout état de cause, il faut encore prévoir de l'instabilité: "l'absence de décision de la Fed va sans doute garder des gens à l'écart du marché parce que tout ce qui reste maintenant, c'est encore de l'incertitude pour les trois mois à venir, donc cela signifie des volumes d'échanges plus faibles, ce qui débouchera sur plus de volatilité", a souligné Michael James.