Suspecté de trafic de drogue à Clermont-Ferrand, l'ancien militaire reste incarcéré
Ce trentenaire, fournisseur présumé d'un vaste trafic de stupéfiants, a demandé sa remise en liberté devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Riom. Sans succès.
« Certes, j’ai fait une connerie, mais cela ne mérite pas ce que je subis. » La « connerie » dont parle ce Clermontois de 32 ans, devant la chambre de l’instruction de Riom, où il vient demander sa remise en liberté, c’est la participation à un trafic de stupéfiants.
Un convoi interceptéEn juillet 2020, des enquêteurs de la police judiciaire interceptent un convoi de deux voitures en provenance d’Espagne. Dans l’un des véhicules, ils trouvent 3,7 kg de résine de cannabis. Hakim E., passager de l’autre voiture, est mis en examen et placé en détention provisoire.
L’enquête des policiers avait démarré en novembre 2019, à Cayenne (Guyane française), avec l’interpellation d’une femme porteuse d’1,5 kg de cocaïne. Elle affirme avoir été recrutée pour convoyer de la drogue entre cette région d’outre -mer et Clermont-Ferrand.
Un groupe d'anciens militairesLes policiers découvrent que le trafic s’organise autour d’un groupe d’amis, anciens militaires. Plusieurs interpellations auront lieu au cours de l’été 2020. Hakim E. est soupçonné d’être un fournisseur.
« Il a été dans un trafic important et il l’a reconnu. Mais il est aussi capable de bonnes choses. Il a servi sous les drapeaux et a été décoré, à la suite d’opérations extérieures. »
Mais pour Gérard Sentis, avocat général, « il a vite franchi le mauvais côté de la chose avec ses anciens collègues militaires. » Le magistrat requiert son maintien en détention, craignant notamment un risque de renouvellement de l’infraction. « Il a continué son trafic de stupéfiants même après son incarcération », note-t-il.
Au parloir de la maison d’arrêt, sonorisé par les enquêteurs, il a été surpris en train d’évoquer des éléments de ce trafic avec sa famille. Selon l’instruction, il a aussi détenu du cannabis, apporté par sa compagne. « On a trouvé 5 g je crois, ce n’est pas avec ça que l’on peut faire un trafic en détention », proteste le mis en examen. Mardi, la chambre de l’instruction a rejeté sa requête.
Olivier Choruszko