Au Mayet-de-Montagne (Allier), un vote pour faire entendre la voix de la ruralité à Paris
À 27 km de Vichy, la commune du Mayet-de-Montagne s'anime en ce dimanche d'élection dans son écrin de verdure frappé par un soleil de plomb.
1.037 électeurs inscritsAprès avoir placé le candidat LR-UDI Nicolas Ray (30,64%) devant la députée sortante (Ensemble) Bénédicte Peyrol (22,54%) au premier tour des législatives dimanche 12 juin, les 1.037 personnes inscrites sur la liste électorale sont appelées à revenir en mairie, où se trouve l'unique bureau de vote de la commune, pour départager les deux candidats en ballotage dans la troisième circonscription de l'Allier.
Et même si la nuit a été courte pour certains habitants qui ont participé la veille au repas de l'école Yves-Duteil dans la salle des fêtes, les électeurs sont là sous le buste de Marianne dans la salle du conseil municipal.
Petite commune sans « métro »« On s'est levé, remarque Sophie Audibert. Il faut assumer ses idées. Quand on ne va pas voter, on se tait. Après, est-ce que ceux qui seront élus pourront faire avancer les choses ? Aujourd'hui, il ne faudrait plus prendre la voiture. Ça me fait bien rire. Ici, on n'a pas le métro. On n'a pas le choix. »
Les électeurs du jour se retrouvent en mairie dans l'espoir de faire entendre la voix de la ruralité à travers leur bulletin de vote. « Les politiques nous entendent, mais ne nous écoutent pas assez là-haut, souffle Jean-Claude Dessalces, un commerçant mayétois. Il faut continuer à développer le commerce. La commune du Mayet est un lieu stratégique qui donne accès à de nombreux petits villages de la Montagne bourbonnaise. »
À la sortie de l'égliseAlors que des électeurs redescendent l'escalier de la mairie le sentiment du devoir accompli, les cloches de l'église sonnent la fin de la célébration religieuse en cette fin de matinée. Des paroissiens sortent de l'édifice en compagnie d'une vingtaine de jeunes vêtus d'un t-shirt bleu. Un uniforme, sans slogan politique. Catholiques locaux ou venus pour certains de Clermont-Ferrand voire Chambéry, ils animent un Wemps ou Week-end-End Mission Prière Service dans la paroisse Notre-Dame de l'Alliance. Après un passage à Châtel-Montagne samedi, les voilà au Mayet un jour d'élection.
« Nous avons donné procuration, assure Blanche Segura, une clermontoise pour qui la mission représente aussi un engagement. Animer un clocher, c'est recréer du lien. Pour moi, c'est encore plus concret que la politique. »
Estelle Dissay