À Picherande (Puy-de-Dôme), on respire la bonne humeur et l'air frais autour du lac de Gayme
![À Picherande (Puy-de-Dôme), on respire la bonne humeur et l'air frais autour du lac de Gayme](https://www.lamontagne.fr/photoSRC/VVZTJ19dUTgIDAVOBQwd/lac-de-gayme_6254214.jpeg)
La suite de notre série sur les places centrales continue. Après Parent et Champeix, grimpons vers les cimes pour découvrir le mystérieux lac de Picherande, dans le Puy-de-Dôme.
Un coin de nature oublié ? Mis de côté même, au point de ne pas voir de panneau indiquant sa présence à plus de 500 mètres. Par rapport aux célèbres lacs auvergnats qui font la renommée du pays des volcans, mais souffrent parfois de leur surfréquentation, le lac de Picherande est, paraît-il, rayé de la carte.
Ils sont méringués et aussi membre de l'association des gênets d'or. Les deux couples viennent partager un moment de convivialité à l'ombre des pins.
Une mise en retrait qui convient parfaitement aux habitués des lieux : « C’est notre havre de paix », résume Jean-Michel, assis sur une des nombreuses tables, dressées sous les arbres à l'heure du pique-nique. Un verre de mienguette à la main, boisson typique de Picherande à base de gentiane et faite maison, le petit groupe se réunit régulièrement au bord de l’eau pour partager le casse-croûte.
Un paradis pensé pour les pêcheurs« Quand on reçoit de la famille ou pour se balader le soir, on vient faire le tour, c’est un petit peu notre promenade »
Originaire de Blois, elle est tombée sous le charme de la commune puydomoise.
Hiver comme été, le site est un décor de carte postale, entouré par une forêt de conifères. Il loge un splendide milan royal et, paraît-il, des loutres… « Des passants auraient aperçu les petits mammifères venir se baigner, mais je ne les ai jamais vus », s’étonne Annick.
Jean-Alexandre, le doyen accompagné de sa femme, Alice. Ils habitent Issoire et viennent pêcher deux fois par semaine.
Au bout de la ligne de Jean-Alexandre, 87 ans et domicilié à Issoire, ça mord ! « Au moins deux fois par semaine, nous installons nos cannes pour la journée », narre l’ancien, accompagné de sa femme, Alice. Le couple aux 67 ans de mariage vient retrouver le calme et la fraîcheur des lieux. À 1.000 mètres d’altitude, dix degrés de moins sont affichés au thermomètre par rapport à la sous-préfecture.
Des lâchers de truites tous les 15 jours« On réalise un lâcher de truites tous les quinze jours », indique Stéphane, le garde-pêche de l’ancienne tourbière, creusée en 1983. « Le lac artificiel regorge aussi de carpes et gardons », commente Patrick, lui aussi venu d’Issoire. Pour éviter de vider l’étendue de ses locataires à écailles, la pêche est limitée à cinq poissons par personne.
Au bord de l’eau, l’espace est aussi conçu pour les activités sportives et familiales. Marius pédale sur son vélo autour du lac.
« Je viens souvent jouer ici avec mes copains. Il y a des tables de ping-pong, une piste pour VTT et beaucoup d’espace pour s’amuser. »
Pour les plus grands, il y a un terrain de pétanque et une piste de ski sur route, pour ne pas perdre les sensations de la glisse quand la neige est fondue.
La pêche, l'activité phare pour les visiteurs.
Bien que le lac de Gayme ne soit pas le plus réputé, il laisse place aussi aux touristes, généralement séduits par le lieu. Gilles et Régine, des quinquagénaires venus de Sarthe, sont tombés sur le site il y a un an. Ils sont revenus cette année pour profiter de leurs vacances. « On a trouvé notre coin de paradis. On vient en Auvergne depuis cinq ans et on sera là pour les quinze prochaines années », promet le couple qui dit en avoir « marre des gros sites touristiques ».
Faire baignade dans le lac : c'est "Gayme Over"Pour trouver ce lieu, le couple a fait connaissance avec les tenants du camping la Vallée, à la Tour-d'Auvergne. « Personne n’est mieux placé que les locaux pour nous conseiller sur la région, ajoute-t-il. Nous avons été très agréablement surpris. »« Le point regrettable, c'est la baignade », concède un couple venu des Hautes-Alpes installé à Picherande récemment. Le bassin est en effet interdit à la baignade et aucun aménagement ne permet de faire trempette en sécurité. Néanmoins, cette interdiction permet de préserver le charme de cette place centrale. Se rendre au lac de Gayme, bien que gardé secret, c’est l’assurance de croiser des personnes chaleureuses.
Benoît Lesaulnier
Photos : Jean-Baptiste Botella