L'exhibitionniste récidiviste sévissait la nuit, à Clermont-Ferrand : 18 mois de prison ferme
Il exhibait ses parties intimes, dans la rue, face à des jeunes femmes. Un homme de 30 ans était jugé en comparution immédiate, ce lundi, au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand.
La victime a fait le déplacement depuis le Var pour témoigner devant le tribunal de Clermont-Ferrand. Mais la confrontation avec l’homme qui l’a agressée sexuellement, en lui touchant ses parties intimes, après s’être masturbé dans sa voiture, sous ses yeux, est une nouvelle épreuve.
« Aujourd’hui, c’est encore compliqué. J’ai du mal à sortir. Je ne fais plus de footing. Au quotidien, c’est de la peur, de l’angoisse. »
Son agresseur, un ingénieur de 30 ans à l’allure soignée, écoute, tête baissée. Il comparaît libre après un placement sous contrôle judiciaire. Le 3 octobre 2021, ce Clermontois se trouvait à Hyères, dans le Var, à l’occasion d’un mariage. La soirée s’est terminée par une dispute avec sa compagne. Alcoolisé, il a alors quitté son hôtel, animé par une « nouvelle pulsion ».
Déjà condamné plusieurs foisCar cet exhibitionniste n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà fait l’objet de poursuites à quatre reprises pour les mêmes faits. À Hyères, il est parvenu à s’enfuir. Les policiers varois ont lancé de minutieuses investigations pour le retrouver. Ce sont finalement leurs collègues clermontois qui interpellent le récidiviste, le 23 juin dernier, après une nouvelle exhibition suivie d’un refus d’obtempérer, dans le centre-ville de Clermont-Ferrand.
Toujours selon le même scénario, vers 3 heures du matin, il prend sa voiture après une soirée bien arrosée. Il aborde ensuite deux jeunes femmes assises sur un banc près de l’Hôtel-Dieu, sexe dans la main et propos obscènes. Quelques instants plus tard, en dépit des réactions indignées des deux passantes, il apparaît nu dans sa voiture. « Ce n’est pas contrôlable… », lâche-t-il, honteux et laconique, face au tribunal.
« Je sais que j'ai un problème, que ce que j'ai fait est mal. »
Des explications « un peu trop faciles » pour Laure Lehugeur, procureure de la République. Lorsque le trentenaire a été interpellé, rappelle-t-elle, il était sous le coup d’obligations et d’interdictions liées à son dernier jugement. « Il n’a pas mis de stratégie d’évitement alors qu’il aurait pu le faire. »
Un profil "complexe et intrigant"Outre des condamnations, le comportement de ce fils de militaire, ayant accompli de brillantes études, lui a valu la perte de postes prestigieux dans l’armée et l’industrie. « L’histoire de ce monsieur est assez complexe et assez intrigante », souligne Me Naïma Chabane en défense. « Il est malade et il veut s’en sortir. Peut-être que le contrôle qui a été mis en place n’était pas le bon. »
Un suivi socio-judiciaire d’une durée de cinq ans l'attend désormais. Il écope également de seize mois de prison ferme ainsi deux autres pour les délits routiers, conformément aux réquisitions du parquet. C’est le juge d’application des peines qui décidera d’un éventuel aménagement.
Olivier Choruszko