Le PDG de Numéro 23 défend devant le CSA la vente de la chaîne à NextRadioTV
Soumis à un feu roulant de questions par le CSA, le PDG de Numéro 23, Pascal Houzelot, a défendu mardi devant le gendarme de l'audiovisuel sa décision de vendre la chaîne à NextRadioTV, "seule solution d'avenir", ainsi que sa ligne éditoriale.
Pascal Houzelot était auditionné par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui doit se prononcer sur son projet de vente de la chaîne au groupe NextRadioTV d'Alain Weill pour quelque 90 millions d'euros. Une vente décidée deux ans seulement après le démarrage de Numéro 23 qui avait obtenu gratuitement du CSA une fréquence hertzienne. Ses détracteurs l'accusent de spéculation sur une fréquence publique.
Interrogé avec insistance sur les raisons de la vente, Pascal Houzelot a mis en avant la faiblesse du marché publicitaire. La chaîne reste pour l'instant déficitaire et affiche une vingtaine de millions d'euros de pertes depuis son lancement.
"En janvier 2015, la régie publicitaire de TF1 nous a dit qu'elle ne nous garderait pas après fin 2016. Alain Weill est alors venu me voir avec une proposition d'adossement et j'étais obligé de répondre positivement, sinon je prenais le risque d'aller dans le décor. Numéro 23 a un bel avenir dans NextRadioTV, c?était la seule solution porteuse d'avenir pour moi", a-t-il répondu.
Lors de cette audition, les dirigeants de la chaîne se sont félicités qu'une étude d'impact commandée par le CSA ait conclu que cette vente ne déstabiliserait pas le secteur.
Mais ils ont dû ensuite répondre à une série de critiques sur la proportion de programmes qui promeuvent la diversité, un des engagements de la chaîne.
"72% des programmes reflètent la diversité et l'ouverture sur le monde", ont-ils affirmé, "et 100% des animateurs sont issus de la diversité". Ils ont aussi assuré que la chaîne respecterait cette année son quota de films français.
Au quatrième rang des six nouvelles chaînes de la TNT lancées en 2012, Numéro 23 affiche 0,7% de part d'audience et est regardée par 150.000 téléspectateurs en moyenne chaque soir.
"Si vous n'avez pas l'agrément" du CSA pour la vente, "pourrez-vous continuer ? Avez-vous pensé à rendre la fréquence", a lancé Mémona Hintermann, membre du Conseil. "Je me battrai jusqu'au bout pour continuer", a répondu Pascal Houzelot.