L'hôpital de jour de Brioude en Haute-Loire développe les soins de bien-être pour les patients en chimiothérapie
L’hôpital de jour de Brioude investit dans du « soin de support ». Le matériel vise à alléger la pénibilité lors de la venue des patients.
Les infirmières marchent d’un pas assuré. Derrière elles, une petite troupe suit, perdue dans le dédale du centre hospitalier de Brioude, mardi 8 novembre. Ces membres et représentants du Lions club visitent la structure. Surtout les cinq chambres de l’hôpital de jour. Leurs dons ont permis d’acquérir du matériel pour développer les soins de support.Les visiteurs traversent un couloir dans la pénombre. Dehors, la nuit est tombée. Les patients ont déjà quitté l’hôpital de jour qui accueille entre cinq et dix personnes par jour. « La chimiothérapie, c’est notre quotidien, lance le docteur Nawal Korti. On traite à 95 % des cancers digestifs. »
À Brioude, les patients reçoivent leur traitement. Parfois, ils viennent de plus grandes structures où la prise en charge diffère.
« On s’occupe d’eux tout de suite. Dans un esprit familial et de cocooning. »
Ici, les soins traditionnels sont complétés par des offres pour relaxer, divertir et réduire au maximum la pénibilité de la chimiothérapie.
Un dispositif subtilLes chambres vides ont été mises en scène pour la venue des bienfaiteurs. Des fiches au sigle du Lions Club ou de la Ligue contre le cancer expliquent l’origine des objets et leur fonction. Angélique Thomas, aide-soignante, présente la « chambre Lions », son sourire dissimulé par un masque rose. À vue d’œil, une pièce d’hôpital comme il y en a tant d’autres. Dans le détail, certains objets dénotent.L’aide-soignante se dirige vers le lit médicalisé. « On avait déjà acquis des tablettes numériques, maintenant on a des casques audio et des enceintes », expose-t-elle.
« Chacun peut se mettre dans sa bulle avec sa musique. »
À côté de l’oreiller, un diffuseur d’huile essentielle a été installé. L’aromathérapie apporte des effets relaxants, à travers les odeurs de citron, mandarine et lavande. Chaque parfum est ciblé pour évacuer le stress ou apaiser.
Les œufs lumineux apportent une ambiance plus chaleureuse. La musique permet d'apaiser, que ce soit le kalimba ou sa propre playlist.La liste de propositions s’avère fournie : fauteuil massant chauffant, pédiluve, coussin massant ou en noyau de cerises pour la nuque, œufs lumineux et boules sensorielles. « La couverture lestée va calmer les personnes nerveuses en ajoutant du poids sur les jambes par exemple », démontre l’aide-soignante avant de se tourner vers un « kalimba », un instrument en bois paré de lamelles métalliques.
« Le son reste doux. Pour la musicothérapie. »
Le mouvement a aussi été intégré au programme de l’hôpital de jour. Un pédalier est à disposition pour les besoins de se dépenser. Ce dernier s’utilise assis, sur une chaise ou un fauteuil. « Je me souviens de patients qui pédalaient en regardant le Tour de France », s’amuse Angélique Thomas. Si le dispositif prête à sourire, il s’agit également d’un premier pas pour reprendre une activité.
Renouer avec le bien-êtreL’aide-soignante termine sa présentation par la chaise de massage. Structure métallique et assise rembourrée avec un support spécial pour poser la tête. « Le personnel a été formé au toucher massage », explique le docteur Korti. Tous les jours, l’activité rencontre un vif succès.
« Les retours de tout ce qu’on a mis en place depuis quatre mois sont très positifs, poursuit Angélique Thomas. Les personnes ne voient pas le temps passer. » Nawal Korti parle de « métamorphose ». Les senteurs et la musique laissent s’installer une ambiance sereine. Devant l'assistance conquise, elle constate :
« Cela se ressent sur les patients, mais aussi sur le personnel »
Il paraît que les massages profitent à tous.
Les années précédentes, les dons du Lions Club avaient été investis dans des lits médicalisés ou des pompes de chimiothérapie. Les 4.700 € récoltés en avril lors de l’opération Tulipes contre le cancer apportent confort et réconfort. De petits objets aux effets notables.La troupe repart, s’engouffre dans le couloir sombre, puis l’escalier. Derrière eux, il reste encore la lumière chaleureuse des œufs lumineux.
Lucile Bihannic