Renforcer le couple « maire-préfet »
C’est dans la salle de spectacles du casino de Bourbon-l’Archambault que l’Association des maires ruraux de l’Allier (AMR03) a tenu, vendredi dernier, son congrès sous la présidence de Jean-Louis Périchon, le maire de Montaigu-le-Blin.
Accueillis par leur collègue de la cité thermale, Ludovic Chaput, trésorier de l’AMR03, les congressistes ont vécu une journée dense, sur le thème des « défis de la ruralité ». L’assemblée générale statutaire, marquée par la démission de Didier Martinant, David Delegrange et Daniel Marchand (Cindré, Gipcy et Thiel-sur-Acolin), et par le rapport d’activité de Xavier Cadoret (Saint-Gérand-le-Puy), ouvrait les débats. Un mot d’ordre : « Ruralisons l’Europe », repris lors du congrès national d’Eymet (Dordogne). « La ruralité est une source d’énergie, nous sommes un potentiel de développement, mais il faut nous aider ! » a-t-on pu entendre au casino.
L’Allier est un territoire rural (300 communes concernées, mais seulement 150 adhérentes à l’association). « Il faut que nous atteignions les deux cents membres rapidement », a martelé le président Périchon. Des résolutions adoptées unanimement.
Bertrand Lenoir, le directeur du syndicat départemental de l’énergie, a traité un sujet très actuel dans les préoccupations des édiles, la maîtrise des dépenses d’énergie, notamment liées à l’éclairage public et au chauffage des locaux communaux, suite au fiasco de fournisseurs miracle.
La maire de Jaligny, Annie Deborbe, rejointe par Marie-Laure Gauliard, la vice-présidente près le Tribunal judiciaire de Cusset, et par la Colonelle Isabelle Orefice, qui dirige le groupement de gendarmerie de l’Allier, a détaillé le programme ERRE centré sur la sécurité-justice, un domaine qui préoccupe de façon grandissante les élus face à la montée de la violence dans les couples. La colonelle a évoqué la constitution d’une unité au Montet (cinq gendarmes) chargée de protéger les victimes vivant en milieu rural.
Sylvain Eme, directeur départemental des Finances publiques, a fait le point sur la réorganisation des services départementaux et du rôle des buralistes (104 conventionnés actuellement sur l’Allier) au service des ruraux pour s’acquitter de leurs dettes.
Cédric Szabo, représentant l’association des maires ruraux de France, a ouvert le sujet, au cœur du dialogue avec la secrétaire d’État chargée de la ruralité accueillie - au côté de la préfète, Valérie Hatsch - par l’assistance, Dominique Faure : renforcer le « couple maire-préfet ». La relation privilégiée entre les édiles et le représentant de l’Etat dans le département, est menacée, selon les membres du réseau, par un autre « couple », celui de « l’intercommunalité-préfet ». La secrétaire d’Etat a tenté de calmer le jeu qui s’envenimait, sous le regard des parlementaires (*) présents.
Autres sujets évoqués : la règle du « zéro artificialisation nette des sols » et l’absolutisme des avis de l’architecte des Bâtiments de France. Ludovic Chaput a dénoncé la carte des pôles ambulanciers dans l’Allier, dont l’Agence régionale de santé a fixé les trois sites à Moulins, Montluçon et Vichy, alors que la demi-heure maximale de transport serait largement dépassée si les autres pôles actuels (dont celui de Bourbon) étaient supprimés. « Il nous appartient de trouver des solutions », a conclu la secrétaire d’Etat, après avoir demandé à l’assistance de ne pas opposer les maires et les présidents d’intercommunalités. « Nous avons besoin d’une société réconciliée ! »
(*) Bruno Rojouan et Claude Malhuret (sénateurs), Yannick Monnet, Jorys Bovet et Nicolas Ray (députés).