Le projet de création d’un Parc national zone humide en Bourbonnais (Allier) relancé
Suite au Grenelle de l’Environnement en 2009, un projet de Parc national zone humide a été proposé pour la zone du Nord-Allier. Et il est toujours dans la course. Cette candidature est relancée dans le cadre du nouveau plan national milieux humides porté par le secrétariat d’Etat en charge de la Biodiversité. Dans la liste des 18 zones humides françaises les plus emblématiques déjà identifiées, le projet du Val d'Allier a des atouts à faire valoir.
L’Allier, riche de ses zones humides si précieuses pour maintenir l'équilibre fragile du grand cycle de l'eau, est l'une des dernières rivières sauvages Européennes. Le Collectif Parc National zone humide en Bourbonnais poursuit son cycle de conférences pour expliquer l'esprit de ce projet et ses atouts pour le territoire. Dans la foulée du Grenelle de l’Environnement en 2009, le principe de la création d'un Parc national zones humides a été evoqué pour la première fois, porté au niveau national par le ministère de l’Environnement. Dans la catégorie « zones humides terrestres », trois propositions étaient retenues en 2016, dont celui du Val d’Allier. Porté localement par un collectif d’associations de défense de l’environnement, ce projet est toujours d’actualité, défendu dans le cadre du Plan national milieux humides 2022-2026, qui relance la protection de ces espaces.
Un douzième parc nationaldédié aux zones humides
L’État s’est en effet engagé à restaurer 50.000 ha de zones humides d’ici 2026, et à créer de nouvelles aires protégées dont un douzième parc national dédié aux zones humides. « 70 % des 3 % de ces zones ont disparu, explique Lucette Terrenoire, porte-parole du Projet Parc national zone humide en Bourbonnais. Les zones humides (tourbières, prairies, marais) souvent perçues injustement comme insalubres, sont source de biodiversité et participent à maintenir l’écosystème du grand cycle de l’eau et par là même, un climat tempéré. Les risques majeurs encourus lors d’une crue centennale, par exemple, sont d’autant plus exacerbés par le dérèglement climatique : il est important de conserver l’espace de divagation de la rivière, comme c’est le cas en Allier. D’après le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climt), les zones humides participent, par des moyens naturels, à l’absorption des émissions de CO2. » Les zones humides jouent ainsi un rôle primordial dans la régulation de la ressource en eau, l’épuration naturelle des sols et la prévention des crues. Or, la rivière Allier est la dernière rivière sauvage Européenne, et comprend de nombreuses zones humides.
Pédagogie autour du grand cycle de l'eauL’association qui défend la candidature du val d’Allier est un collectif composé d’un conseil scientifique et de simples citoyens. Elle se met à la disposition des collectivités locales pour expliquer la plus-value que pourrait représenter la création d’un tel parc. « Ce parc comprendrait le lit moyen de l’Allier : Un cœur de parc, des réserves intégrales (tourbières et gorges de la Sioule), des zones à restaurer comme par exemple le site de Montpertuis-Panazol, et d’autres zones à déterminer avec les communes concernées », précise Lucette Terrenoire.
Atout économique et scientifiqueL’association relance depuis plusieurs semaines un cycle de conférences pour faire comprendre au plus grand nombre l’intérêt de conserver ces zones sauvages. Parce que les Parcs nationaux font peur : beaucoup d’élus et d’usagers de la nature (agriculteurs, chasseurs, pêcheurs) craignant la « mise sous cloche » de ces espaces familiers. « Les projets de parcs nationaux comportent pourtant des soutiens à l’économie locale, à la chasse, à la pêche, à l’agriculture et à la sylviculture. Ils contribuent au développement touristique. Ils peuvent abriter des activités de recherche. » Sur les 18 zones humides remarquables identifiées en France, Lucette Terrenoire et le Collectif bourbonnais espèrent que le projet du Val d'Allier fera partie de la première sélection qui devrait être connue en début d’année 2023.
Conférence. Samedi 26 novembre, à 16 heures, Maison des associations,Vichy avec l’écologue Sylvain Vrignaud : « Où va le Val d’Allier »
Pour tout renseignement sur le Projet de Parc national Zone humide Val d'Allier : Tel 04 70 59 87 36
Anne Cazalès
Pour aller plus loinCandidature pour le 12ème parc nationaldédié aux zones humidesLe Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) devrait rendre sa décision au début de l'année 2023. Cette mission a déjà identifié, en 2021, les 18 sites remarquables susceptibles d'accueillir le futur parc national.Plus d'informations sur le Val d'Allier avec le Collectif Parc national zone humide en Bourbonnais