"Je trouve qu’on manque de sensibilisation" : à Clermont-Ferrand, ils osent parler des cancers masculins
A Clermont-Ferrand, le Pôle santé République et le pôle ASM Sport-santé vitalité ont proposé un dépistage et une conférence sur les cancers masculins dans le cadre de Movember.
À l’occasion de Movember, mois de sensibilisation à l’importance du dépistage des cancers masculins, le Pôle santé République et le pôle ASM Sport-santé vitalité ont proposé un temps d’échanges et un dépistage au Centre de formation partagé ASM Rugby-Clermont Foot 63. L’idée : « la santé masculine : osez en parler et faites-vous dépister ! » Les maladies masculines, notamment le cancer de la prostate, restent encore aujourd’hui des maladies taboues en France. Les hommes ont peu l’habitude de réaliser des bilans de santé réguliers ou n’osent pas en parler. C’est le cas de Jean-Pierre venu, mercredi 30 novembre, se faire dépister. « Je ne suis jamais malade, donc je ne suis pas vraiment suivi. Je trouve qu’on manque de sensibilisation. Alors là, je suis retraité, j’ai le temps, je le fais », explique-t-il. Au sortir du dépistage, il reconnaît qu’il a reçu des informations qu’il ignorait, les signes d’alerte, par exemple.
Une quinzaine d’hommes ont pris part à ce dépistage gratuit. Il était complété par une conférence donnée par Jérémie Soria, chirurgien urologue, et Pierre Dalloz, oncologue médical au Pôle santé République.
Un dépistage une fois par an à partir de 50 ansIl n’existe pas de dépistage organisé du cancer de la prostate. Cependant, « l’AFU, Association française d’urologie, recommande à tous les hommes de plus de 50 ans, d’être dépistés une fois par an. Et à partir de 45 ans, s’il existe des antécédents familiaux », explique le docteur Soria.
« Lors de la consultation, il faut bien expliquer pourquoi dépister », insiste-t-il. Le prélèvement sanguin va permettre de réaliser un dosage de PSA (prostate specific antigen) c’est-à-dire une protéine produite par la glande masculine. « Il s’agit de dépister ce marqueur spécifique de la prostate, qui permettra de nous dire s’il faut prescrire un examen supplémentaire ou pas, c’est-à-dire un toucher rectal, voire une IRM prostatique, et en fonction du résultat, une biopsie. C’est cette dernière qui permettra un éventuel diagnostic de cancer. Un taux de PSA qui s’élève ne signifie pas forcément qu’il s’agit d’un cancer, rassure-t-il. Cela peut être le signe d’une anomalie telle que l’adénome de prostate, c’est-à-dire une hypertrophie bénigne. » Le cancer de la prostate est le premier cancer chez l’homme, avec 50.400 nouveaux cas par an, en France. « En parler dans un contexte convivial permet de mieux appréhender la maladie et d’être mieux accompagné. Une façon de rompre le silence », évoquait Pascal Rivoire, directeur du PSR. Michèle Gardette michele.gardette@centrefrance.com