« La vitrine de la ville que l’on veut construire » : Découvrez le futur visage du quartier Regensburg à Clermont-Ferrand
C’est l’un des quartiers en mutation à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) : 5 millions d’euros vont être investis dans les prochaines années pour requalifier les espaces publics du quartier Regensburg. Objectifs : favoriser la place de la nature en ville et les espaces pour les enfants.
C’est une nouvelle étape, importante, dans le cadre de la mutation du quartier de Regensburg, à Clermont-Ferrand. Après la démolition en 2019 des deux tours du foyer Home Dôme et après quatre années de travail ponctuées d’importantes phases de concertation avec les habitants, le projet de requalification des espaces publics a été présenté ce mercredi soir aux habitants.
« L’objectif est à la fois de créer des espaces de proximité, à hauteur d’enfants dans la perspective de la construction d’une nouvelle école dans le quartier, et de renaturer les espaces publics », a résumé le maire, Olivier Bianchi, devant une centaine de personnes réunies au groupe scolaire Aristide-Briand.
Piétonnisation et végétalisationCinq millions d’euros vont donc être investis par Clermont Auvergne Métropole et la Ville de Clermont-Ferrand pour métamorphoser 22.000 m² d’espaces publics (l’équivalent de deux fois la place Delille), auxquels il faut ajouter 1,5 million d’euros pour la remise à niveau des réseaux d’eau et d’assainissement.
À Clermont-Ferrand, le quartier Regensburg aura bientôt moins chaud
Au cœur du projet : la piétonnisation et la végétalisation de toute la place centrale, avec la plantation de 222 arbres en plus des 98 existants et surtout le passage de 4.170 m² à 9.180 m² de surfaces végétalisées et perméables. Un « poumon vert» accompagné de plusieurs autres éléments structurants : l’installation d’une «balançoire des brumes» (une structure composée de balancelles et de buses pour offrir une brumisation l’été), l’aménagement d’une «traverse ludique» (un parcours piéton doté d’une galerie de jeux afin de relier l’actuelle école du quartier et le futur groupe scolaire) ou encore d’une nouvelle place pour le marché du jeudi.
Illustration Loukat/conception Atelier Roberta
Au-delà du cadre de vie, ces aménagements doivent permettre de lutter contre les îlots de chaleur dans « un quartier de bitume, où c’était irrespirable cet été », comme l’a souligné une habitante. « Nous avons créé un indice de fraîcheur spécifique au quartier avec des relevés de terrain pour repérer les espaces qui conservent le plus la chaleur, a noté à ce sujet Lilian Bouvier, chargé du suivi de cette opération pour Clermont Métropole. Il sera largement amélioré, puis réévalué en 2026 puis 2030. Il faut savoir qu’on a mesuré 9 °C de différence entre un espace au soleil et un autre à l’ombre, l’été, à Regensburg. »
La place de la voiture, principale préoccupationAu jeu des questions avec le public, dans un climat très serein, la principale préoccupation a porté sur la suppression des places de stationnement :
« On va effectivement réduire de manière conséquente leur nombre, en passant de 300 aujourd’hui à 190/200 demain. On le fait pour être cohérent avec l’ambition de nature en ville et d’apaisement, mais aussi parce que le quartier est bien plus doté que nécessaire. On a une occupation moyenne de 73 % des places sur ce secteur et beaucoup répondent à des besoins extérieurs au quartier, pas seulement à ceux de ses habitants. »
Autres sujets soulevés : les conteneurs à déchets seront enterrés, les composteurs multipliés et une expérimentation sur la collecte des biodéchets menée?; en revanche, aucune solution n’est pour l’heure trouvée face à l’absence de commerces de proximité, regrettée par certains.
Visite embarquée à la découverte de Regensburg à Clermont-Ferrand [article de 2018]
Si les grandes lignes du projet sont désormais tracées, la concertation n’est toutefois pas terminée et des points restent à affiner, à l’instar d’un éventuel accès en voiture aux pieds d’immeubles, à travers des dépose-minute. Les habitants auront d’ailleurs l’occasion de faire part de leurs remarques lors d’un nouveau rendez-vous d’échanges, le 17 décembre, de 16 heures à 20 heures.
Fin des travaux en 2025« C’est un projet qui coche toutes les cases de ce qu’on cherche à faire, s’est réjoui Grégory Bernard, adjoint à l’urbanisme. On n’a jamais associé autant d’habitants à un projet, et merci d’avoir joué le jeu, c’est le projet le plus significatif en terme de nature en ville qu’on réussit à sortir et en terme de vivre ensemble, c’est un projet qui réussit à concilier les usages. » Et Olivier Bianchi de conclure : « On va en faire la vitrine de la ville que l’on veut construire pour les 25 prochaines années. »
Le calendrier. Les premiers travaux, qui porteront sur les réseaux, sont annoncés pour la fin de l’été 2023. La fin du chantier est, elle, prévue au 2e semestre 2025. Au terme de ce vaste projet de mutation du quartier, qui doit s’étendre au-delà de 2025, les 9.180 m2 de surfaces végétalisées aménagées seront accompagnés de 9.000 m2 d’équipements dédiés à la petite enfance (avec la construction d’une nouvelle école et d’une nouvelle crèche, à l’étude) et de 9.000 m2 dédiés à de nouveaux logements (y compris le projet immobilier Regens Parc, déjà sorti de terre).
Arthur Cesbron