Mais dans quoi allez-vous désormais manger votre burger ?

Début 2023 signe la fin de la vaisselle à usage unique pour les repas sur place dans les fast-food. Comment s’en sortent les établissements guérétois (Creuse) ?

« La France est le premier pays européen à bannir l’utilisation de la vaisselle jetable dans les enseignes de restauration rapide », tweetait récemment Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. Une référence à la mesure antigaspillage entrée en vigueur au premier janvier. En ce début 2023, les restaurateurs ont l’interdiction d’utiliser la vaisselle jetable pour des repas sur place.

Face à ces nouvelles directives comment se débrouillent les établissements guérétois?? Du côté du géant de la restauration rapide McDonald’s implanté dans la ville préfecture, on suit les directives. Après avoir supprimé pailles en plastiques et autres opercules polluants, c’est au tour des emballages à usage unique de prendre la porte. Exit cornet de frites et autres boîtes à hamburgers cartonnées. Place à leur version à « usage multiple ».

Un travail de longue haleine pour que cette nouvelle vaisselle arrive jusqu’en Creuse selon la responsable qualité, sécurité et environnement des établissements de La Souterraine, Guéret et Ussel. « Il y a eu premièrement une phase de test dans quelques restaurants dans l’Hexagone », résume Élise Tailhardat. « Il y a ensuite eu un déploiement plus large sur d’autres restaurants. Dans celui de Guéret, ces nouveaux contenants sont arrivés courant novembre ». Et qui dit nouveauté, dit aussi nouvelles méthodes et donc ajustement. Par exemple dans le fast-food guérétois, des travaux ont été obligatoires pour « agrandir la zone de plonge », d’après la responsable. Mais ce Ça n’est pas tout. Nouveau dispositif veut dire aussi nouvelles pratiques… Et donc une formation adéquate : « Le protocole de nettoyage est désormais plus large. Donc les équipiers McDonald’s ont été mis au fait des nouveautés », complète Élise Tailhardat.

Toujours est-il que du côté de « McDo», on se félicite d’être dans les clous au niveau de la loi dans un premier temps. Mais aussi des retours nombreux et positifs de la clientèle, « que ça soit sur l’esthétisme, la présentation sur le plateau ou encore sur la qualité »… Si bien que la nouvelle vaisselle siglée McDonald’s a fait l’objet de quelques larcins… Ce qui ne manque pas de faire réagir Élise Tailhardat :

À Guéret, quelques objets se sont mystérieusement envolés au mois de décembre. Dans d’autres restaurants, on ne repart pas forcément avec les assiettes, les verres… 

Du côté du Royal Wok de l’avenue Charles-de-Gaulle, toujours à Guéret, on n’utilise pas de vaisselle jetable pour les repas sur place. Mais il a fallu quand même s’adapter par le passé. Suppression des contenants en plastique oblige. Alors : « On a rendu les pailles et les petits pots pour passer à une matière recyclable », résume une employée du restaurant asiatique. Une opération menant à des coûts non prévus :

Aujourd’hui que nous sommes passés à des pailles en papier par exemple, nous payons plus. D’autant plus avec la hausse des prix du papier 

Malgré tout, l’établissement s’adapte.Comme lui, la franchise de restauration rapide Patapain a fait ce qu’il fallait. Et ce depuis longtemps. La directrice de l’établissement de Guéret, Nina Segouin l’affirme : « Nous n’avons pas attendu les directives du gouvernement ». Preuve en est : en 2017, Patapain retire ses sets en papier sur ses plateaux. En 2018, les récipients en plastique ou en carton laissent place à des barquettes en bois recyclable. Enfin, deux ans plus tard c’est au tour des pailles polluantes de disparaître. Enfin pour ce qui est des repas sur place, Nina Segouin précise : « Les couverts sont en inox, les gobelets sont en verre ».

Entre le prix des nouveaux contenants, celui du gaz et de l’électricité […] On ne s’en sort plus 

La franchise, sans citer de chiffres précis, avoue « s’en sortir au niveau des coûts ». Et ce « malgré le contexte actuel » étaye la directrice de l’établissement à Guéret.A contrario, il y en a pour qui cette transition est plus compliquée.

Rendez-vous au kebab le Paristanbul, à Guéret. Au moment d’évoquer des couverts en plastique, le gérant pointe du doigt un petit sachet de pailles colorées. « C’est tout ce qui nous reste en plastique », explique-t-il. Il s’agit, en fait, d’un stock que les patrons du restaurant veulent écouler avant de passer au carton.

Concernant les boîtes utilisées pour les commandes à emporter… Le carton attendra aussi : « Aujourd’hui, si on veut tout prendre en carton, c’est beaucoup plus cher », argumente le chef du resto. « Entre le prix des nouveaux contenants, celui du gaz et de l’électricité qui ne font qu’augmenter. On ne s’en sort plus nous… », souffle-t-il pour finir.Le ministre de la Transition écologique avait appelé les grandes chaînes à montrer l’exemple. Toutefois, pas sûr que la transition soit aussi facile pour les plus petits restaurateurs.

Léo Candas 

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