Réforme des retraites : la CGT mobilise dockers, raffineurs et électriciens
C’est un mot d’ordre qui ne laisse que peu de place à l’ambiguïté : "Allez chercher encore plus de grévistes" ! Dès jeudi 26 et vendredi 27 janvier, la CGT a appelé à la grève dans les raffineries, centrales électriques et docks, afin de protester contre la réforme des retraites, présentée au Parlement lundi prochain. Le projet d’Emmanuel Macron, qui prévoit de décaler l’âge de départ à la retraite à 64 ans et de supprimer les régimes spéciaux chez EDF ou Engie, a suscité l’opposition de tous les syndicats, qui annoncent une journée de mobilisation nationale le 31 janvier.
D’ici là, la CGT souhaite donc organiser des grèves supplémentaires dans le secteur de l’énergie. Dans les raffineries, l’arrêt des installations n’est pas à l’ordre du jour, mais les expéditions de carburants seront bloquées vers les dépôts, avec le mot d’ordre habituel : "Rien ne rentre, rien ne sort". Chez TotalEnergies, la CGT faisait état jeudi matin de 100 % de grévistes au dépôt de Flandres (Nord), mobilisés depuis mercredi soir, 80 % à la raffinerie de Normandie, 60 % à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), 50 % à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et 30 % sur le site de Grandpuits (Seine-et-Marne). Les pétroliers prévoient également des actions locales avec les salariés des infrastructures portuaires, avec lesquels des manifestations communes pourraient être organisées. La fédération CGT des Ports et Docks a en effet appelé à une grève de 24 heures jeudi.
Des baisses de production d’électricité
Du côté des centrales électriques, les électriciens et gaziers ont annoncé des baisses de production, mais aussi des actions plus "positives", telles que la gratuité ou la réduction de tarifs, pour contrebalancer les reproches adressés après l’annonce de "coupures ciblées". Dès mercredi, des coupures revendiquées par la CGT ont en effet eu lieu sur des parcs éoliens et solaires dans le secteur de Montluçon. "Nous ne souhaitons (pas de) blocages qui seraient pénalisants pour l’ensemble des Français et nous n’acceptons aucune menace", a réagi le ministre du Travail Olivier Dussopt devant le Sénat, en parlant de "délit" plus que d'"action politique ou militante".
A terme, d’autres actions sont prévues dans d’autres secteurs. La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont ainsi proposé, mardi 24 janvier, une grève reconductible "dès la mi-février" à la SNCF si le gouvernement ne retirait pas son projet de réforme des retraites. Dans un tract commun, les organisations, respectivement premier et troisième syndicat de l’entreprise ferroviaire, et totalisant plus de la moitié des voix aux dernières élections professionnelles, ont appelé en premier lieu à "deux jours consécutifs de grève les 7 et 8 février" puis "l’ensemble des autres secteurs" à s’y joindre, afin "d’élever le rapport de force". "A partir du moment où le gouvernement s’entête sur ce qui fait conflit, il y a possibilité de journées d’action pendant les vacances scolaires", avait par ailleurs précisé Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.