Des marges de manœuvre réduites pour Marche et Combraille en Aquitaine qui souhaite malgré tout investir
Le président de la communauté de communes de Marche et Combrailles en Aquitaine jouait à domicile le 1er février en recevant dans sa commune le premier conseil communautaire de l’année.
Le premier conseil communautaire de l’année était important pour Gérard Guyonnet et l’exécutif de Marche et Combraille en Aquitaine, avec la présentation de l’analyse financière 2017-2021 réalisée par les services des Finances publiques. Les conseillers présents ont été informés de la situation par l’intervention du directeur-adjoint de la direction départementale des Finances publiques, Vincent Boulay, et le conseiller aux décideurs locaux de la structure.
Marges de manœuvre financières réduites50 communes, 13.351 habitants, un revenu fiscal moyen de 18.331 €, très inférieur à la moyenne nationale de 26.122 €, neuf budgets à gérer : l’introduction est succincte et pose les bases.Le budget principal et ceux de l’assainissement, des déchets, des locaux nus, des locaux aménagés, de la Naute, du Spanc, de la Gemapi et de la vente des carburants présentent quasiment tous des défauts de qualité comptable analytique : ces imperfections demandent à être corrigées pour une synthèse complète et sincère et avoir une comptabilité fonctionnelle optimale.La collectivité a vu ses marges de manœuvre financières se réduire dans la période : les recettes de fonctionnement augmentent moins vite que les dépenses, 5,57 % par année pour les premières, 8,35 % pour les secondes. Et fatalement, la capacité d’autofinancement se réduit comme peau de chagrin (de 705.000 € en 2017 à 395.000 € en 2021), ne permettant pas de dégager des excédents pour les budgets d’investissements.
Marche et Combraille en Aquitaine : la fusion est-elle enfin digérée ?
La présentation s’est attardée sur le budget des locaux nus, déficitaire de 124.000 €, dont il faudrait dresser une liste des biens à jour, un inventaire avec la situation financière de chacun d’eux, les coûts et rapports détaillés : l’émission tardive de titres de loyers par exemple est une cause de dysfonctionnement qui complique la gestion.
« Il faut avoir une vision claire pour préparer nos projets, les prioriser »Bien que le budget de la Communauté de communes soit au niveau du seuil d’alerte dans sa capacité de désendettement, la situation reste grave mais pas désespérée. « Il faut avoir une vision claire pour préparer nos projets, les prioriser », déclare le président au cours d’un débat animé où la positivité était de rigueur.« Le décalage des opérations comptables, les conséquences de l’évolution des compétences depuis la fusion des anciennes Com-com, la complexité d’évaluer les futurs montants des dépenses et des recettes, ne doivent pas cacher la multiplicité des leviers qui peuvent donner de l’air aux finances locales », conclut le représentant des Finances publiques.
La fiscalité locale est une option pour améliorer les recettes, la réduction des dépenses est plus difficile, la charge des personnels étant constante ; il faut un suivi exemplaire des charges provisionnelles.L’ancien président communautaire Pierre Désarménien a demandé l’instauration d’un débat d’orientation budgétaire, « une nécessité pour la réflexion face à la conjoncture » ; et pour « amortir la dette dans le temps » ajoute Gérard Guyonnet, « il faut baisser l’endettement, emprunter moins que rembourser pour investir malgré tout ». Ce débat sera programmé en mars pour un prochain conseil communautaire proposé à Champagnat.