Supporters sans billet, gaz lacrymogènes, tirs de mortier, : voilà pourquoi le match Clermont Foot - Marseille a été retardé de 48 minutes ?

Affiche très attendue de la 23e journée de Ligue 1, la rencontre entre Clermont et Marseille a commencé ce samedi soir avec plus de trois-quarts d'heures de retard sur l'horaire prévu à cause d'un nuage de gaz lacrymogène qui a recouvert le Montpied. La raison ? L'entrée illicite et en force de supporters marseillais sans billet dans l'enceinte du stade.

Un stade comble, une chaude ambiance, deux équipes-types face à face, ... Il y avait comme un parfum de grand match dans l'atmosphère du stade Montpied peu avant 21 heures ce samedi soir, soit quelques minutes avant le coup d'envoi de la rencontre entre Clermont et Marseille. Problème, il n'y avait pas que ça dans l'air auvergnat puisqu'un énorme nuage de gaz lacrymogène a vite recouvert l'enceinte au moment même où les joueurs allaient pénétrer sur la pelouse. 

Les yeux et la gorge irrités, les spectateurs ont alors, en masse, et brusquement, quitté les tribunes qui étaient devenues irrespirables. C'était le cas aux quatre coins du terrain et même dans l'espace VIP où siégeait déjà les états majors des deux clubs, dont le président de l'OM Pablo Longoria.

D'où venaient ces gaz ? Pas de la pelouse elle-même mais de l'arrière de la tribune Volcans. Alors que tous les spectateurs étaient en place, des incidents sont intervenus derrière l'endroit où se situe le parquage dévolu aux visiteurs. Ces incidents ne venaient pas de la zone où avait pris place les 630 supporters olympiens détebteurs de billets, mais de la rue Robert-Lemoy située juste derrière.

Contactée, la Préfecture nous a précisé qu' "entre 50 et 100 supporters marseillais sans billet" se sont présentés dans cette rue, pourtant fermée à la circulation (y compris piétonne), avec pour intention de forcer le passage à l'intérieur de l'enceinte. Les CRS mobilisés pour cette rencontre médiatique ont alors fait usage de bombes lacrymogènes pour éloigner les fauteurs de trouble, sans y parvenir puisque que ces pseudos supporters, qui ont craqué des fumigènes et dégradé les clôtures, ont pu prendre place dans le parquage visiteurs.  "Lors de l'éviction des supporters de l'enceinte du parquage visiteurs, les forces de l'ordre ont fait l'objet de tirs de mortier, en tirs tendus. Un des tirs a atteint un bus visiteurs et a fini sa course à l'extérieur", explique le directeur de cabinet de la préfecture, Jérôme Malet.

Les gaz lacrymogènes lancés ont eu pour conséquence de créer un nuage toxique que le vent a poussé vers l'intérieur du stade, rendant l'air irrespirable. Prévenus, staffs et joueurs des deux équipes sont naturellement restés aux vestiaires, entraînant une longue phase de stupeur et d'incompréhension. Les gaz ont mis une bonne demi-heure à se dissiper totalement et M. Buquet, l'arbitre de la rencontre, a pu le constater à plusieurs reprises, jusqu'à sa dernière inspection à 21 h 25.

Les joueurs sont ensuite revenus sur la pelouse à 21 h 31 pour dix bonnes minutes d'échauffement et le match a pu démarrer à 21 h 48... avec plus de trois quarts d'heure de retard.

A l'issue d'une cellule de crise, la préfecture a décidé de mobiliser davantage de forces de l'ordre afin d'assurer la sécurité des spectateurs pour leur sortie du stade après le match.

Frédéric Verna