Abus de faiblesse : le marchand ambulant devra rembourser plus de 30.000 € à une octogénaire de l'Allier
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Un homme de 40 ans a été reconnu coupable d’abus de faiblesse, de confiance et d’exercice d’une profession commerciale malgré une interdiction judiciaire, ce mardi 21 février, par le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier).
La principale victime a 83 ans aujourd’hui et souffre de démence. À l’époque des faits, entre janvier et août 2020, les premiers signes de sénilité étaient déjà là ; ils sont étayés par un certificat médical. Si bien que quand les policiers de Montluçon la trouvent à son domicile, en avril 2021, pour l’interroger sur plusieurs chèques émis au nom d’une personne mise en cause pour abus de faiblesse, elle ne sait pas de quoi ils parlent.
Un préjudice de 32.250 €L’intéressé, un homme de bientôt quarante ans, ne reconnaît pourtant pas avoir profité de son état, mardi 21 février, à la barre du tribunal correctionnel de Montluçon. S’il a bien encaissé trois chèques d’une valeur totale de 22.700 €, accepté trois paiements bancaires pour 3.150 €, c’était en échange d’importants travaux de rénovation à réaliser dans la maison de la victime, explique-t-il.
Cet homme, qui est marchand ambulant de sommiers et matelas, n’est en revanche pas artisan. Il n’a pas un début de formation de peintre ou de couvreur. Si les devis qu’il a présentés n’ont pas été respectés, c’est qu’il n’a pas eu le temps : « J’ai eu un bracelet électronique », se justifie celui qui a vendu au passage un matelas à la victime. Il devra tout lui rembourser, y compris les 7.400 € en numéraire qu’il conteste avoir reçus.
Dix-huit mois de prison avec sursis probatoireIl a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, qui comprend également un autre abus de confiance. Cette victime, un Creusois de 80 ans, a récupéré les 300 € versés pour un matelas jamais livré. Il ne s’était pas porté partie civile. Le prévenu a par ailleurs l’interdiction définitive d’exercer une activité de démarchage et l’interdiction définitive de gérer une activité commerciale. Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 7.000 €.
Huit condamnations pour des délits commerciauxLes juges ont frappé là où cela fait mal : au portefeuille. Car ce n’est pas la première fois que l’homme comparaît pour des faits identiques. Huit de ses neuf précédentes condamnations concernent des délits de nature commerciale. Mardi 21 février, faute d’éléments, il a aussi été relaxé des faits de mise en œuvre de pratique commerciale agressive, d’abus de faiblesse et de vol, concernant deux autres victimes, qui n’étaient pas parties civiles non plus.
Seher Turkmenseher.turkmen@centrefrance.com